Le mouvement et la vitesse sont des thèmes en apparence difficiles à prendre en photo. Comment figer ce qui est bouge ? Et comme le retranscrire correctement en une photo ? Il existe naturellement des techniques photographiques pour cela. Dans ce nouveau tutoriel, nous allons vous expliquer la technique du figé, du flou de mouvement et du filé. Suivez le guide !
Lorsque l’on débute la photographie, on pense souvent que notre pire ennemi est le flou. Cependant, une photo (en partie) floue n’est pas forcément une photo ratée, bien au contraire !
Dans ce tutoriel nous allons photographier le mouvement et découvrir trois techniques utilisées par les photographes professionnels. Le tout, avec votre smartphone !
Ces trois techniques, appelées les “3F” sont : le figé, le flou de mouvement et le filé. Pour cela, vous aurez besoin de vous équiper de votre smartphone, d’activer le mode manuel (ou Pro) dans l’application de votre appareil et d’un trépied.
L’avantage de la photo en mouvement, c’est que les sujets peuvent être variés : des sportifs, des véhicules, de l’eau, des personnes qui dansent, marchent, courent, des oiseaux, un manège… Tout ce qui est en mouvement autour de vous fera très bien l’affaire pour réaliser et réussir ces exercices.
Voici deux exemples très simples de deux rendus artistiques différents possibles en matière de mouvement, réalisés avec une simple fontaine à eau.
La photo de gauche a été prise avec une vitesse d’obturation lente, tandis que la photo de droite a été prise avec une vitesse d’obturation rapide.
Rentrons maintenant un peu plus dans le détail.
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Comme son nom l’indique, l’objectif ici est de figer entièrement le mouvement du sujet que vous photographiez et donc de réaliser une photo entièrement nette. Lorsque l’on veut réaliser un figé, tous les éléments doivent l’être : l’objectif est de saisir l’instant, de comprendre instantanément qu’il y a un mouvement ou de la vitesse. Vous l’avez compris, pour l’ensemble des techniques que nous allons aborder dans ce tutoriel, le paramètre important à régler est votre vitesse d’obturation. Il s’agit du temps durant lequel la photo va être prise (de quelques millièmes de seconde seulement à parfois plusieurs secondes, voire plusieurs minutes ou heures sur certains appareils photo). Cette vitesse doit être réfléchie et ajustée en fonction du sujet que vous souhaitez photographier et de son propre mouvement par rapport à vous et votre smartphone.
Plus votre sujet sera rapide, plus il sera nécessaire d’augmenter la vitesse d’obturation pour réussir à le figer. Prenez par exemple un piéton qui marche tranquillement. Son mouvement n’est pas très rapide et une vitesse d’obturation de 1/100 de seconde devrait suffire à figer l’ensemble de son corps. Si maintenant vous levez la tête au ciel et que vous tentez de photographier un oiseau en plein vol avec ce même réglage, il y a de fortes chances pour que celui-ci soit flou. C’est ce que l’on nomme le flou de mouvement et nous verrons dans le niveau 2 comment en tirer parti. Ainsi, si vous souhaitez figer le mouvement de cet oiseau en plein vol jusqu’au bout des ailes, il vous faudra sans doute augmenter votre vitesse d’obturation jusqu’à 1/1000 de seconde par exemple.
Plus la vitesse d’obturation est rapide, plus l’image sera nette. Avec pour contrepartie une moindre lumière qui entrera dans le capteur photo. Les conditions lumineuses sont donc déterminantes !
Pas de panique si ces chiffres ne vous parlent pas dans un premier temps ! L’essentiel lorsque l’on travaille sur le mouvement et la vitesse d’obturation est de s’exercer, de tester, de recommencer en changeant ses réglages. Il faut toujours toujours bien analyser le rendu du sujet obtenu avec tel ou tel réglage sur telle ou telle vitesse de mouvement. Petit à petit, des automatismes s’installeront et vous arrivez à mieux anticiper le bon réglage pour le bon sujet.
Attention toutefois : utiliser une vitesse très rapide dans toutes les situations peut sembler être une bonne idée pour être certain de figer l’intégralité des mouvements. Mais cela aura pour effet de limiter de façon drastique la quantité de lumière qui a le temps d’atteindre le capteur et donc de tendre vers une sous-exposition de la photo. En effet, plus la vitesse d’obturation est rapide, plus il vous faudra compenser ce manque de luminosité en augmentant les ISO ; ce qui aura pour contrepartie de dégrader votre image en raison du bruit qui sera de plus en plus présent et visible. C’est pour ces raisons que le travail de la vitesse doit toujours être un bon compromis entre une vitesse d’obturation idéale et une montée en ISO raisonnable et acceptable.
Avant de commencer à prendre vos photos, testez toujours ce que donnera la photo finale avec une vitesse d’obturation plus ou moins rapide. Dans le doute, mieux vaut légèrement sous-exposer de façon à pouvoir rattraper la photo lors de la retouche.
Ci-dessus, la photo de gauche a été prise avec une vitesse d’obturation très rapide de 1/2000. Si l’on garde ses ISO bas, la photo est alors sous-exposée. La photo de droite quant à elle a été réalisée avec une vitesse de 1/20 de seconde. Malgré des ISO au plus bas, il n’est pas possible avec un smartphone d’obtenir un résultat bien exposé. Résultat : la photo est alors surexposée.
L’exercice est donc le suivant : trouvez un cadrage qui vous plaît et qui mette bien en valeur votre sujet, puis attendez tout simplement que celui-ci passe dans le cadre là où vous l’aviez imaginé. Vérifiez le résultat et recommencez si nécessaire.
Travaillez votre cadre et testez vos réglages avant de prendre la photo. Ici, nous avons opté pour une vitesse de 1/1000 de secondes et ISO 200.
En ce qui nous concerne, nous avons réalisé notre photo avec une vitesse de 1/1000 de seconde, ce qui est suffisamment rapide pour figer notre skater en plein vol. Nous avons compensé avec une légère montée en ISO (ISO 200) et nous sommes volontairement restés un peu sous-exposés afin d’éviter tout risque de surexposition dans les reflets du soleil sur le bâtiment en arrière-plan. La petite astuce à noter, c’est qu’il est beaucoup plus facile de récupérer une photo sous-exposée qu’une photo surexposée lors du post-traitement si vous faites vos photos en RAW.
Voici quelques exemples de tests et photos ratées :
Il vous faudra probablement plusieurs essais avant de réussir la photo parfaite. Prenez votre temps !
Et voici la photo finale originale prise avec le Galaxy S20, sans aucune retouche :
La photo est bien cadrée, notre skater est bien net, il ne reste plus qu’à retoucher la photo pour corriger la sous-exposition.
Pour la retouche, l’essentiel ici étant de rééquilibrer les hautes et basses lumières. Pour cela, les trois paramètres importants sont :
Pour la retouche de cette photo, nous avons utilisé Lightroom Mobile.
Et voici le résultat final après développement sur l’application de retouche. Pour l’occasion, nous avons également joué sur la saturation des couleurs pour rendre la photo plus vive.
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Comme nous le disions un peu plus haut, il est tout à fait possible de se servir du flou dans un but artistique. Pour cela, nous allons choisir une vitesse plutôt lente (généralement entre 1/50 et 30s), mais toujours adaptée au sujet. Contrairement au figé, dont le but était de trouver une vitesse suffisamment élevée pour immobiliser intégralement votre sujet, ici l’idée est de faire apparaître du flou sur certaines parties de la photo.
Le figé nécessitait une vitesse d’obturation rapide qui avait pour effet de diminuer l’exposition. Ici nous allons avoir le problème inverse. En allongeant le temps de pose, beaucoup de lumière aura le temps d’atteindre le capteur et cela risque fortement de créer une surexposition. Il vous sera donc impossible de réaliser ce type de photographie en pleine journée.
Pour pallier ce problème, il est d’usage d’utiliser ce que l’on appelle un filtre “gris neutre” (ou filtre ND pour “Neutral Density” en anglais). Ce filtre que l’on visse à l’avant de l’objectif d’un appareil photo permet de limiter la quantité de lumière qui pénètre dans l’objectif et permet donc de travailler avec des vitesses d’obturation plus faible en pleine journée. Étant donné que nous utilisons ici un smartphone, nous ne disposons pas de ce type d’accessoires. C’est donc à nous de nous adapter en photographiant plus tard dans la journée, dans une zone ombragée ou en intérieur par exemple.
Dans notre exemple, nous nous sommes rendus dans le métro de Rennes, un lieu forcément assez sombre, mais qui reste très intéressant pour réaliser des photos. En effet, la photo urbaine ou “street photography” est un domaine dans lequel il est possible de trouver une très grande variété de sujets :
Bref, à vous d’ouvrir l’œil et de rester aux aguets !
Voici un premier exemple de flou de mouvement réalisé donc sur le quai du métro. Le smartphone est resté statique avec une vitesse d’obturation de 1/20 de seconde. Cette vitesse lente permet donc d’obtenir beaucoup du flou de mouvement sur le métro en déplacement tout en laissant le reste de l’environnement net.
Le métro est une bonne façon de s’exercer au flou de mouvement : l’environnement est fixe et l’arrivée du métro est rapide.
Une fois votre cadre et sujet trouvé, votre but sera de rester totalement fixe durant la prise de vue afin d’obtenir un arrière-plan net. Pour cela, il va de soi qu’il est plus simple d’utiliser un petit trépied pour smartphone ou, si vous n’en avez pas, de maintenir votre smartphone contre un mur, le sol, ou un autre objet statique à votre disposition.
Pour cette photo, nous avons cherché une perspective plus originale qu’une simple vue depuis le quai. Votre curiosité et votre capacité à bien assimiler ce qui compose votre environnement sont toujours vos meilleurs alliés lorsqu’il s’agit de trouver des cadrages originaux. Ici l’idée est de donner du mouvement dans la composition de la photographie à travers un jeu de lignes qui pointent toutes vers la même direction. Dans notre exemple, elles se dirigent dans la partie en haut à droite de la photo. Cela a pour effet d’ajouter du dynamisme dans la photo et ajoute du sens au flou de mouvement du métro qui se déplace lui aussi dans cette direction.
Pour la composition de cette photo, les jeux de lignes permettent de renforcer la sensation de vitesse.
Souvenez-vous que votre but est d’obtenir un flou de mouvement sur votre sujet, mais que certaines parties de votre photo doivent rester nettes pour que la photo soit intéressante. Si vous travaillez avec une vitesse intermédiaire comme le 1/50 de seconde par exemple (voire 1/20, comme dans notre exemple), vous pouvez sûrement vous abstenir d’utiliser un trépied, mais attention au flou de bougé ! Il est nécessaire de rester bien statique durant la prise de vue et votre sujet doit avoir un mouvement suffisamment rapide pour qu’il soit bien flou.
Pour rendre votre photo encore plus intéressante, vous pouvez par exemple ajouter un sujet fixe qui contraste davantage avec le sujet en mouvement. Pour notre photo finale, nous avons ainsi utilisé une personne statique au bord du quai. Rappelez-vous que l’élément humain est important dans une photo : c’est par lui que le spectateur va s’identifier. Voici ce que donne la photo finale :
La photo finale est encore légèrement sous-exposée. La retouche va permettre d’améliorer les couleurs.
Côté post-traitement, nous avons juste cherché à mieux équilibrer l’exposition et surtout à donner un look un peu plus singulier à la photo en réduisant la saturation de l’ensemble des couleurs sauf des teintes chaudes comme le jaune et l’orange.
Pour donner du cachet à la photo, nous avons baissé la saturation des couleurs froides, pour mieux faire ressortir le jaune et l’orange. Avez-vous remarqué que le bleu et le vert ont pratiquement disparu du cliché ? L’application utilisée ici est Lightroom Mobile.
Une fois la phase de retouche terminée, voici le résultat final :
Pour mieux voir la différence, voici une comparaison entre la photo originale et la photo retouchée :
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Nous arrivons à la troisième et dernière technique pour sublimer le mouvement, à savoir : le filé. Cette technique est la plus complexe des trois, car le but est cette fois d’obtenir un arrière-plan flou, mais avec le sujet en mouvement net. Avec un smartphone, c’est un véritable challenge.
L’idée est de suivre avec précision le mouvement de votre sujet durant son déplacement. Ainsi, l’arrière-plan devient naturellement flou en raison du déplacement du smartphone alors que le sujet reste lui plus ou moins net. Pour réussir cet exercice, nous allons travailler avec une vitesse plutôt lente ou intermédiaire, de 1/20 de seconde à 1/100 de seconde en règle générale. Une bonne valeur de référence pour débuter est 1/40 de seconde.
Sur
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