Remettre en cause la notion de monopole, attaquer la bonne foi d'Epic, ou encore argumenter que l'App Store a un grand rôle dans le développement de l'économie, voilà les principaux axes de défense de la firme de Cupertino.
On connaît maintenant les arguments principaux que vont déployer Apple et Epic dans le procès qui devrait les opposer à partir du 3 mai. Pour rappel, en août 2020, Apple avait retiré Fortnite, jeu d’Epic, de l’App Store après qu’Epic a tenté de contourner le système d’achat en jeu de l’App Store. Dans la foulée, le créateur de l’Unreal Engine attaquait Apple pour sa position de monopole sur ses plateformes.
Ces arguments ont été dévoilés jeudi, au travers des conclusions des avocats d’Apple et Epic, qui ont été mises en ligne sur PACER, le site où sont publiées les décisions rendues par les cours américaines. Le journaliste Jack Purcher de Patently Apple, en a publié une copie.
Fortnite
Grâce à ces documents, on connait maintenant le cœur de ce qui va être discuté d’ici un peu moins d’un mois, si la pandémie ne contrarie pas le bon déroulé du procès. Voici, point par point, les principaux arguments d’Apple, qui se défend dans ce procès, et qui a prévu de déplacer beaucoup d’exécutifs pour convaincre la cour.
La firme de Cupertino insiste sur le fait que l’App Store a permis de créer de nouvelles opportunités qui n’existaient pas auparavant.
La firme ajoute que l’App Store est devenu extrêmement important pour l’économie, étant donné que le business des apps génère des millions de dollars à travers le monde.
Apple répète aussi à l’envi, face à l’accusation de monopole, que la grande majorité des applications sont gratuites, sous-entendant par là qu’elle n’en tire aucune commission.
La marque à la pomme souligne que l’App Store est en concurrence avec d’autres plateformes, comme le Google Play Store, le Microsoft Store, ou encore le Playstation Store, sous-entendant par là que les développeurs peuvent vendre leurs applications sur d’autres magasins en ligne.
Plus loin dans ses conclusions, Apple développe tout un raisonnement sur la notion de propriété intellectuelle. L’objectif étant de poser comme principe qu’Apple n’a « aucune obligation d’octroyer une licence sur sa propriété intellectuelle ». À comprendre : Apple peut choisir qui a le droit d’être sur son store ou pas.
Un argument clé qu’Apple répète à l’envi consiste à dire que, contrairement à ce qu’Epic martèle, l’App Store n’est pas leader du marché du jeu vidéo. Dès lors, parler de monopole n’aurait pas de sens.
Apple affirme qu’Epic a recruté une firme de relation publique en 2019, afin de préparer une stratégie média appelée « Projet liberté », dans le but de faire « passer Apple pour le bad guy ». La juge Yvonne Rogers avait elle-même déclaré en octobre 2020 qu’elle pensait qu’Epic savait exactement ce qu’il faisait avec sa mise à jour controversée, qui a conduit au conflit entre les deux géants.
Epic aurait gagné plus de 700 millions de dollars provenant seulement des utilisateurs iOS avec Fortnite, quand le jeu était disponible sur la plateforme, indique Apple, qui rappelle qu’Epic paye des commissions sur d’autres plateformes où Fortnite est distribué.
Les 30 % de commission récupérés par Apple sur toutes les transactions effectuées sur l’App Store sont la véritable pomme de discorde entre les deux géants. Epic s’est drapé dans son rôle de chevalier aux gants blancs qui défend les petits développeurs indépendants, sauf que depuis décembre 2020, cette commission n’est que de 15 % sur l’App Store pour les créateurs qui dégagent moins d’un million de dollars par an.
Apple ajoute par ailleurs que quel que soit le montant de la commission, la marque considère qu’il s’agit d’un « honnête prix » pour le travail de maintenance et de curation de l’App Store.
09/04/2021 07:47 PM
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