Avec Rocket Lake-S, Intel introduit de nouveaux cœurs sur sa 11e génération de puces de bureau, mais en conservant un procédé de gravure en 14 nm grabataire. Testé en avance par le site spécialisé AnandTech, le Core i7-11700K paye cher cette stratégie face à AMD et ses dernières puces Ryzen 5000.
Porter un nouveau design sur un ancien procédé de gravure… C’est le pari d’Intel avec sa nouvelle génération de processeurs de bureau grand public « Rocket Lake-S », qui profite de nouveaux cœurs « Cypress Cove », mais gravés selon l’archaïque procédé de gravure en 14 nm. Un procédé que le géant californien continue d’exploiter jusqu’au trognon faute d’être prêt à passer au 10 nm sur ses puces de bureau. Si ce parti pris technologique permet aux nouveaux CPU d’Intel de gagner en performances, la chose se fait au prix d’une efficacité énergétique en décrépitude.
C’est en tout cas ce que l’on retient du test du Core i7-11700K, réalisé avec un peu d’avance par AnandTech, qui a réussi à mettre la main sur une unité de la puce cédée avant l’heure par un revendeur complaisant.
Le site spécialisé confirme les promesses faites par Intel lors de l’officialisation des puces Rocket Lake-S en octobre. Par rapport aux puces de 10e génération « Comet Lake-S », le recours aux cœurs Cypress Cove (eux-mêmes remaniés à partir de cœurs Sunny Cove, conçus pour le 10 nm) permet une montée en puissance notable, suffisamment pour tirer 19 % de performances en plus de la gravure en 14 nm. Tout du moins sur le papier, car si techniquement les dires d’Intel sont justes, AnandTech explique que c’est uniquement le cas si l’on prend en compte les performances en virgule flottante (« floating point »). Si l’on passe en nombre entier, le gain se limite cette fois à 13 % de performances en calcul single thread et à seulement 7,3 % de plus en multi thread.
Des chiffres déjà un peu moins flatteurs. D’autant qu’en conditions d’utilisation réelles, le Core i7-11700K se place soit au même niveau que son prédécesseur le Core i7-10700K, soit légèrement devant suivant les logiciels utilisés (Dolphin, Blender, POV-Ray, Agisoft, Handbrake…). Une légère montée en gamme qui ne se répercute par ailleurs que rarement en jeu, où AnandTech explique ne pas avoir constaté de changement de paradigme. Pire, dans certains cas, le média américain explique obtenir de moins bons résultats qu’avec les puces Comet Lake-S, suite à des régressions en termes de profils de latence mémoire. « Trafiqués » pour convenir en 14 nm, les cœurs Cypress Cove semblent moins efficaces dans certains jeux que les cœurs d’ancienne génération.
Ce bilan en demi-teinte s’agrémente d’une efficacité énergétique en souffrance, avec un pic de consommation à presque 224,56 W pour le Core i7-11700K sous AVX2, contre 204,79 W au maximum pour le Core i7-10700K sur le même jeu d’instructions.
Pour AnandTech, le bilan global du test est donc sans appel. « Nos résultats montrent clairement que les performances d’Intel, bien que substantielles, restent à la traîne par rapport à celles de son principal concurrent, AMD. Dans une comparaison « cœur pour cœur », Intel est légèrement plus lent et beaucoup plus inefficace », assène le site spécialisé, qui conseille l’achat des puces Zen 3 d’AMD (Ryzen 5000), mais en soulignant qu’au petit jeu de l’approvisionnement Intel a une carte à jouer… les processeurs d’AMD étant régulièrement victimes de prix gonflés faute de stocks suffisants. AMD privilégie en effet pour l’instant les contrats commerciaux auprès des entreprises pour écouler ses nouvelles puces.
Le lancement des processeurs Intel Rocket Lake-S est quoi qu’il en soit fixé au 30 mars.
08/03/2021 03:54 PM
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