Test de la Freebox Pop - potentiellement la meilleure box en 2020 - Android

Test de la Freebox Pop - potentiellement la meilleure box en 2020 - Android

IntroductionLa Freebox Pop promet accès internet multi-gigabit, expérience TV moderne et Wi-Fi optimal dans une offre simple et abordable. Malgré quelques erreurs au lancement, le pari est plutôt réussi.Avec quelques mois de retard en raison de l’épidémie Covid-19, Free a présenté le 7 juillet 2020 la Freebox Pop, une nouvelle offre d’accès à internet et […]

Introduction

La Freebox Pop promet accès internet multi-gigabit, expérience TV moderne et Wi-Fi optimal dans une offre simple et abordable. Malgré quelques erreurs au lancement, le pari est plutôt réussi.

Freebox Pop

La Freebox Pop // Source : Romain Heuillard pour Frandroid

Avec quelques mois de retard en raison de l’épidémie Covid-19, Free a présenté le 7 juillet 2020 la Freebox Pop, une nouvelle offre d’accès à internet et une nouvelle box qui incarnent le nouveau cœur de gamme du « trublion des télécoms ».

Facturée 30 euros par mois pendant un an, puis 40 euros par mois, elle s’insère un cran en dessous de la Freebox Delta, une offre haut de gamme, coûtant jusqu’à 60 euros par mois avec le Player Free Devialet, qui n’a séduit selon Xavier Niel que quelques dizaines de milliers d’abonnés. Elle complète les vieilles Freebox Révolution de 2010 et Freebox Mini 4K de 2015, qui sont maintenues au catalogue pour ceux qui privilégient le prix ou des spécificités sur lesquelles nous revenons plus loin.

Freebox Pop

Source : Romain Heuillard pour Frandroid

Alors que certains technophiles délaissent les solutions tout-en-un des FAI au profit de services et d’équipements tiers, tels que Molotov ou myCanal sur Android TV ou Apple TV, et tels que des routeurs Google Wifi, Amazon eero ou Synology, Free a annoncé une offre équilibrée répondant aux besoins de la plupart des consommateurs. Nous l’avons testée une semaine et vous livrons notre avis.

Une offre sur mesure et « responsable »

Avant de nous intéresser à la box proprement dite, soulignons pour commencer que la Freebox Pop est une offre sur mesure. Lors de la souscription, on peut effectivement renoncer au décodeur TV et renoncer au répéteur Wi-Fi. On pourra les demander ultérieurement, sans surcoût. Plus précisément, Free déduit 10 euros de la première facture pour chaque appareil auquel on renonce, puis facture 10 euros par appareil lorsqu’on le commande.

Le prix de l’abonnement en revanche ne baisse pas, ni si on renonce au répéteur Wi-Fi, ni si on renonce au décodeur TV, donc au bouquet de 220 chaînes et au service Free Ligue 1, donnant accès à des extraits de tous les matchs de la Ligue 1 de football. Il reste dans tous les cas de 29,99 euros par mois pendant 1 an puis de 39,99 euros par mois. Alors à quoi bon ?

Selon Free c’est une mesure écologique. Elle permet à l’opérateur et à ses fournisseurs de réduire leur production, donc la pollution. Free se félicite à ce sujet que la Freebox Pop consomme 40 % d’énergie de moins que les autres Freebox. À vrai dire, 1 an et demi après la puissante Freebox Delta ou 5 et 10 ans après les Freebox Révolution et Freebox Mini 4K, on n’en attendait pas moins. Nous verrons toutefois que la dernière box de Free n’est pas plus économe en énergie qu’une autre. Le FAI se félicite aussi d’avoir conçu la Pop pour une durée de vie minimale de 10 ans. Sur ce point, la nouveauté principale est de s’en vanter, puisque la Freebox Révolution est toujours opérationnelle 10 ans après son lancement.

Quoi qu’il en soit, cette offre à la carte dispense l’abonné de stocker, potentiellement une dizaine d’années, donc, des appareils dont il n’aurait pas l’usage.

Boîte Freebox Pop Câbles Freebox Pop

En somme, que ce soit pour des raisons pratiques ou écologiques, on loue cette approche à la carte, sans surcoût, qu’on aimerait voir se généraliser et s’étendre. En particulier, on espère que certaines entreprises relèveront le défi logistique permettant de proposer aussi les accessoires à la carte. En attendant, de nombreux abonnés Freebox Pop continueront à stocker notamment des câbles téléphoniques qu’ils n’utiliseront pas.

Freebox Server Pop

Intéressons-nous maintenant au matériel, et pour commencer au Freebox Server Pop, c’est-à-dire au routeur Wi-Fi de la Freebox v8. Dans le prolongement des nouvelles revendications écologiques de Free, les équipements de la Freebox Pop sont assez compacts. Avec un diamètre de 14 cm et une épaisseur de 4 cm, le « Server » de la Pop est encore un peu plus petit que celui de la Mini 4K, qui mesure 19 x 18 x 4,5 cm. Sa forme ronde est jolie, mais on peut regretter qu’il ne soit pas carré, car il aurait été encore moins encombrant à surface égale (un carré de 12,4 cm de côté a la même surface qu’un cercle de 14 cm de diamètre).

En outre, cette forme laisse moins de place au panneau des connecteurs à l’arrière, qui ne comporte plus que 3 ports Ethernet, au lieu des 4 habituels. Et si certains n’utilisent plus que le Wi-Fi, d’autres multiplient les objets connectés filaires. Il suffit par exemple d’avoir un PC fixe relié par câble, un NAS et un pont Philips Hue pour être au complet. Dès le 4e appareil filaire, tel qu’un répéteur Wi-Fi relié par câble, il faut s’équiper d’un switch Ethernet.

Freebox Pop Freebox Pop

Le Server maintient un port RJ45 (compatible RJ11) pour la téléphonie fixe, mais il n’a pas intégré de base pour téléphone sans fil DECT, qui aurait dispensé ceux qui utilisent encore un téléphone fixe de s’encombrer d’un boîtier supplémentaire et de son transformateur électrique. L’idéal serait encore que Free permette d’utiliser sa ligne fixe depuis un smartphone ou un ordinateur, par le biais d’une application maison par exemple, mais l’opérateur semble prendre la direction opposée, puisqu’il a arrêté fin 2018 le service qui permettait d’utiliser sa ligne via le standard SIP.

En plus d’un modem DSL, le routeur intègre en revanche un logement SFP+, dans lequel on enfiche un module ONU auquel on branche la jarretière optique. Les abonnés FTTH ne s’encombrent donc pas d’un boîtier ONT séparé. En contrepartie, ils ne peuvent pas remplacer le Server par un routeur tiers, ils peuvent tout au plus le passer en mode « bridge ».

Freebox Pop

Source : Romain Heuillard pour Frandroid

Concernant la consommation électrique de la Freebox Pop, censée être 40 % inférieure à celle des autres Freebox, nous avons mesuré 11 W avec une dizaine d’appareils au repos reliés en Ethernet Gigabit et en Wi-Fi. Nous n’avons pas mesuré la consommation d’autres Freebox, mais c’est exactement la consommation d’une NB6VAC et d’un ONT SFR dans les mêmes conditions. Il est d’ailleurs assez chaud au toucher malgré un ventilateur fonctionnant en permanence, qu’on entend légèrement la nuit lorsqu’on se trouve à proximité.

Un routeur à très hauts débits

C’est en FTTH que le Freebox Server Pop exprime tout son potentiel. La Freebox Pop est effectivement connectée au réseau de Free à 5 Gb/s. Un très haut débit qu’elle partage entre son point d’accès Wi-Fi et ses trois ports Ethernet, dont deux sont des Gigabit Ethernet conventionnels, et surtout dont le troisième est un 2,5 Gigabit Ethernet. Il est donc impossible de télécharger à pleine vitesse sur un seul appareil, comme on peut le faire sur la Freebox Delta, qui atteint même 8 Gb/s. Mais contrairement à cette dernière, qui repose pour cela sur un port SFP+ pas destiné aux terminaux et cher à mettre en œuvre, le Freebox Server Pop propose un port RJ45 2.5GBASE-T, qui est désormais intégré à certains ordinateurs et NAS destinés au grand public. On commence autrement à trouver des adaptateurs USB et des switchs 2.5 Gigabit Ethernet à des tarifs bien plus raisonnables que des 10 Gigabit Ethernet, tels que l’adaptateur Asustor AS-U2.5G pour 45 dollars ou le switch à 5 ports Qnap QSW-1105-5T pour 120 euros.

Le Wi-Fi est la plus grande déception de la Freebox Pop. En effet, Free a fait l’impasse sur le Wi-Fi 6, qui commence lui aussi à se démocratiser, davantage encore que le 2,5 Gigabit Ethernet. On le trouve désormais dans la plupart des derniers smartphones haut de gamme et dans la plupart des ordinateurs portables à partir du milieu de gamme. Bouygues Telecom et SFR l’ont intégré aux box haut de gamme qu’ils ont lancées il y a quelque temps. Xavier Niel a prétexté que le Wi-Fi 6 n’était pas encore ratifié et qu’ils adopteraient probablement directement le Wi-Fi 6E, qui promet des gains supplémentaires avec une nouvelle bande de fréquences. À notre avis, le fait que la Freebox Delta, plus haut de gamme, n’ait pas le Wi-Fi 6 était une raison suffisante. C’est dommage, car le Wi-Fi 6 permet déjà d’améliorer les performances, notamment dans des environnements surchargés en Wi-Fi.

Pour aller plus loin
Wi-Fi n, ac, ad, ax… : tout savoir sur le réseau sans fil et ses débits

Pour autant, la Freebox Pop embarque un excellent Wi-Fi 5, qu’on peut configurer sur une largeur de bande de 160 MHz, afin d’obtenir un débit théorique maximal de 1,7 Gb/s. En pratique, avec un ordinateur équipé d’un chipset compatible, nous avons obtenu des débits d’environ 950 Mb/s, ceci depuis le salon mitoyen de l’entrée dans laquelle la box est installée, dans le placard technique dont la porte est entrebâillée. Soit des performances équivalentes à celles des meilleurs routeurs Wi-Fi 5 que nous avons testés. Notons que la largeur de bande est limitée à 80 MHz, dont le débit maximal théorique à 867 Mb/s, lorsqu’on utilise un ou plusieurs répéteurs.

Et sur de bons serveurs en heure creuse, nous avons bien atteint près de 2,5 Gb/s via le port 2.5GBASE-T, soit environ 300 Mo/s, et près de 1 Gb/s simultanément sur deux autres appareils. On pourrait théoriquement atteindre 5 Gb/s directement sur le Freebox Server, via le client BitTorrent et Usenet intégré à Freebox OS, mais avec des torrents très populaires tels que la distribution Linux Ubuntu, nous atteignons environ 50 Mo/s, ce qui est toutefois une performance pour un routeur (par opposition à un ordinateur ou un NAS).

 

En somme, le Freebox Server Pop offre des performances de premier ordre, au point qu’il y a très peu d’occasions d’en profiter pleinement. Pour autant, qui peut le plus peut le moins, et ça ne mange pas de pain de télécharger son dernier achat sur Steam, Epic ou Ubi à 300 Mo/s, 3 fois plus vite que sur une « simple » connexion Gigabit. Dans l’immense majorité des cas, les facteurs limitants seront désormais les serveurs de téléchargement ou les supports de stockage, ce qui est à la fois délirant et frustrant.

Freebox Connect

La Freebox Pop profite d’un excellent Wi-Fi 5 en partie grâce au travail de spécialistes du Wi-Fi rachetés par Free, qui a également donné lieu à une refonte du Wi-Fi des précédentes box. Les performances, la couverture et la stabilité du Wi-Fi des Freebox Révolution, Mini 4K, Delta et One ont ainsi été améliorées, selon Free. Surtout, le nouveau firmware rend toutes ces Freebox compatibles avec le répéteur Wi-Fi Freebox Pop, pour lesquelles il sera progressivement commercialisé, ainsi qu’avec la nouvelle application Freebox Connect.

Disponible sur Android et iOS, l’application Freebox Connect est semblable aux applications de solutions Wi-Fi en vogue comme celles de Google, d’Amazon, d’Ubiquiti, etc. Elle permet, par le biais d’une élégante interface, de gérer l’essentiel des fonctions réseau de son routeur et de son ou de ses répéteurs. Elle permet notamment de consulter l’état de ses équipements Freebox, de configurer et de partager les réseaux Wi-Fi privé et public, et de lister et de bloquer les appareils connectés. On peut attribuer ses appareils à des profils pour programmer des périodes de coupures. Free a prévu une fonction ingénieuse, jamais vue sur les solutions Wi-Fi américaines, de planification selon les vacances scolaires. Des coupures que les adolescents équipés de smartphones contourneront simplement en désactivant le Wi-Fi. Il n’y a pas de fonction de filtrage (pornographie, piratage, etc.) comme en proposent certains concurrents.

L’application Freebox Connect n’est donc pas très originale, mais elle offre une alternative plus accessible à l’application Freebox existante, qui est en partie redondante et en partie complémentaire, ou à l’interface web Freebox OS réservés à un public plus averti. L’application Freebox tout court est maintenue, car elle seule donne accès aux fonctions NAS du Server (client BitTorrent et Usenet, gestionnaire de fichiers, sauvegarde des photos) et aux fonctions de télévision (guide des programmes en direct et en replay à diffuser sur le Player, enregistrements sur le Server…). On espère que ces fonctions seront progressivement intégrées avec le même soin que les autres à la nouvelle application Freebox Connect.

Freebox OS : les fonctions de base d’un NAS, avec quelques anomalies

Le Freebox Server Pop intègre donc lui aussi Freebox OS, le logiciel offrant aux Freebox, depuis la Révolution, des fonctions de base d’un NAS. On y accède par le biais d’un navigateur internet à l’adresse http://mafreebox.freebox.fr, puis on peut configurer une adresse personnalisée accessible à distance, par exemple https://heuillard.freeboxos.fr, sécurisée par un certificat TLS fourni gratuitement par Let’s Encrypt. Notons à ce sujet que Free avait initialement attribué à notre Freebox Pop une adresse IPv4 partagée avec 4 autres abonnés. Mais on peut obtenir une adresse IPv4 dédiée « full stack » en un clic dans l’espace client, afin d’accéder à distance aux services qu’on héberge chez soit via leurs ports par défaut (VPN, NAS, site internet, etc.).

Freebox OS permet pour commencer de gérer les fonctions de routeur et de point d’accès Wi-Fi du Server, de manière plus pointue que depuis les applications Freebox et Freebox Connect. Cette interface web est notamment le seul moyen de configurer des baux DHCP statiques ou des redirections de ports. Notons que le bloqueur de publicités, qui bloque l’accès aux serveurs des régies publicitaires à la manière du célèbre logiciel Pi-hole, et qui avait fait polémique à son lancement en 2013, est de nouveau activé par défaut.

Elle offre aussi et surtout quelques-unes des fonctions essentielles d’un NAS, qui peut dispenser certains utilisateurs de s’encombrer d’un serveur dédié. Le Freebox Pop Server n’intègre ni disque dur ni logements pour disque dur, contrairement aux Freebox Révolution et Freebox Delta. Mais elle dispose d’un port USB 3.0 Type A (5 Gb/s) auquel on peut brancher un disque dur ou un SSD externe. Dès lors, on peut accéder à ce disque dur depuis son domicile via l’explorateur de fichiers de ses appareils (protocole SMB), ou à distance via le désuet protocole FTPS (à ne pas confondre avec le SFTP du SSH), ou bien via l’interface web de Freebox OS, qui permet d’ailleurs de créer un lien pour partager un fichier ou un dossier avec quelqu’un. De quoi centraliser des données afin d’y accéder n’importe quand depuis n’importe où. Par rapport à un véritable NAS tel qu’un Synology, il manque essentiellement une application clés en main de synchronisation de fichiers.

08/08/2020 12:00 PM