Test du Black Shark 3 Pro - équilibré et original - Android

Test du Black Shark 3 Pro - équilibré et original - Android

IntroductionBlack Shark revient avec une nouvelle itération de son smartphone gaming, le Black Shark 3 Pro. Nous l'avons testé de longues heures pour savoir s'il peut rivaliser avec une console de jeu.À l’origine connue pour avoir levé des fonds auprès de Xiaomi, la marque Black Shark se concentre sur le marché des smartphones à destination […]

Introduction

Black Shark revient avec une nouvelle itération de son smartphone gaming, le Black Shark 3 Pro. Nous l'avons testé de longues heures pour savoir s'il peut rivaliser avec une console de jeu.

Le BlackShark 3 Pro, un smartphone pour g@merZ // Source : Arnaud Gelineau – Frandroid

À l’origine connue pour avoir levé des fonds auprès de Xiaomi, la marque Black Shark se concentre sur le marché des smartphones à destination des joueurs. En ce sens, le Black Shark 3 Pro intègre le meilleur de la technologie actuelle pour proposer une expérience immersive et longue durée pour les gamers mobiles. Est-ce réellement un point marquant ? C’est ce que nous allons voir dans ce test complet.

Ce test a été réalisé avec un smartphone qui nous a été prêté temporairement par la marque.

Fiche technique du Black Shark 3 Pro

ModèleXiaomi Black Shark 3 Pro
Version de l'OSAndroid 10 Q
Interface constructeurMIUI
Taille d'écran7.1 pouces
Définition3120 x 1440 pixels
Densité de pixels484 ppp
TechnologieAMOLED
SoCSnapdragon 865
Puce Graphique (GPU)Adreno 650
Mémoire vive (RAM)8 Go, 12 Go
Mémoire interne (flash)256 Go
Appareil photo (dorsal)Capteur 1 : 64 Mpx
Capteur 2 : 13 Mpx
Capteur 3 : 5 Mpx
Appareil photo (frontal)20 Mpx
Enregistrement vidéo4K@60 IPS
Wi-FiWi-Fi 6 (ax)
Bluetooth5.0
NFCNon
Capteur d'empreintesSous l'écran
Ports (entrées/sorties)USB Type-C
Batterie5000 mAh
Dimensions83.3 x 177.8 x 10.1mm
Poids253 grammes
CouleursNoir, Gris
Prix779€
Fiche produit Voir le test

Toujours un design massif

Les smartphones « gaming» se remarquent généralement au premier coup d’œil et le Black Shark 3 Pro ne fait pas exception à la règle. Sur sa coque arrière, on reconnait des lignes agressives, des liserés bleus électriques à certains endroits ainsi que le logo Black Shark vert illuminé d’une LED pour être sûr de repérer son smartphone la nuit. Tous les ingrédients du téléphone pour joueurs sont bien là !

Ses lignes sont pourtant moins agressives et surtout moins proéminentes que sur les générations précédentes, lui donnant un air un peu plus passe-partout, bien que toujours très différent des standards actuels. L’effet « miroir » de la façade arrière est par ailleurs légèrement strié, ce qui permet de cacher habilement les traces de doigt, inévitables sur un tel revêtement.

On peut même mettre les LED du dos aux couleurs de Frandroid // Source : Arnaud Gelineau – Frandroid

À l’avant, le design est plus standard, avec un design allongé (19,5:9), mais tout de même assez large au vu de sa diagonale d’écran de 7,1 pouces. Pas d’encoche ou de bulle ici, l’idée est de ne surtout pas ronger un bout de l’écran pour éviter qu’un élément du HUD d’un jeu soit masqué. On a donc des bordures légèrement plus épaisses que la norme actuelle afin d’y loger la caméra frontale et les haut-parleurs stéréo, mais toujours plus petits que le front du Pixel 4 XL. On note par ailleurs une bonne symétrie qui donne une impression d’homogénéité et permet de ne pas sentir un déséquilibre sur les longues parties, aussi bien à la verticale qu’à l’horizontale.

Il est un point important à noter toutefois : le Black Shark 3 Pro est grand. Et lourd. C’est bien sûr un choix pour offrir un confort de jeu sur un affichage décent et une autonomie suffisante pour ne pas dégrader l’expérience au bout de quelques dizaines de minutes, mais du haut de ses 83,3 x 177,8 x 10,1 mm pour 253 grammes — c’est 25 % plus lourd que le Black Shark 2 Pro –, il ne passe pas inaperçu en main. Plus besoin d’aller à la salle, vos avant-bras devraient gagner en résistance en l’utilisant au quotidien.

Résultat, il respire la solidité, et même un peu trop. Si vous le faites tomber, vous aurez plus peur de faire un impact sur votre sol que sur votre téléphone.

Le BlackShark 3 Pro possède 2 haut-parleurs en façade // Source : Arnaud Gelineau – Frandroid

Autre détail loin d’être anodin, le Black Shark 3 Pro est pensé pour accrocher un accessoire en son milieu. Les boutons sont donc poussés au maximum sur les extrémités et ils sont donc très difficiles à atteindre en mode portrait. À l’inverse, si vous êtes du genre à faire reposer votre téléphone sur vos auriculaires en mode paysage, vous allez très certainement appuyer par mégarde sur les touches de volume. Ce n’est cette fois-ci pas lié aux accessoires, mais le capteur d’empreintes — intégré dans l’écran — est également un brin trop haut. À croire que seuls des ingénieurs avec des mains géantes ont essayé le téléphone.

Pensé pour les gamers, il se dote d’une sortie casque, pour écouter ses jeux en filaire tout en rechargeant le téléphone par l’USB-C au besoin, mais aussi de deux petites gâchettes sur la tranche droite, qui se rétractent à volonté dans un petit bruit métallique digne des meilleurs films de science-fiction. Est-ce qu’il m’a fallu chercher un tuto pour les faire fonctionner ? Peut-être… Est-ce que c’est intuitif ? Pas du tout ! Est-ce que j’ai fini par réussir à le faire marcher en jeu ? Non plus…

Gâchette du BlackShark 3 Pro

Les gâchettes sortent sur demande // Source : Arnaud Gelineau – Frandroid

Enfin, un bouton slider supplémentaire a été rajouté pour entrer facilement dans le Shark Space, l’espace logiciel de l’interface dédié aux jeux. Vous y retrouverez toute votre ludothèque, des réglages supplémentaires et la liste des accessoires qu’il est possible d’appairer. Bien sûr, nous reviendrons plus en détail un peu plus tard sur cette partie.

Un grand écran aux nombreuses qualités

À une époque, 7 pouces, c’était la taille d’écran d’une tablette. Aujourd’hui, voir apparaître une telle diagonale sur un smartphone n’est plus étonnant, et pour cause : avec le changement de ratio (de 16:9 à 19,5:9), la surface affichée reste moins imposante tout en restant très confortable au quotidien.

Le BlackShark 3 Pro a un bel écran // Source : Arnaud Gelineau – Frandroid

On est donc ici en présence d’une dalle Amoled de 7,1 pouces très précisément pour une définition de 1440 x 3120 pixels (WQHD+), soit une densité de 483 PPP. À ce niveau de détail, il est généralement difficile de discerner les pixels à l’œil nu. De base, il est réglé pour adapter sa définition à la volée afin d’offrir le meilleur compromis entre qualité d’affichage et autonomie, mais il est possible de la forcer en 2K ou en 1080p, au choix.

La dalle en elle-même n’est pas la plus belle que l’on n’ait jamais vue, mais elle s’en sort très bien sous notre sonde. Avec une luminosité correcte (470 cd/m²) qui devrait suffire à lire l’écran même en plein soleil, un contraste infini et un calibrage par défaut de la température des couleurs à 6900 K, soit à peine plus bleuté que l’idéal (6500 K), le Black Shark 3 Pro s’en sort plutôt bien. Il se permet même de couvrir plus de 100 % de l’espace colorimétrique DCI-P3 (118 % selon notre sonde) avec un écart deltaE de 4,63, ce qui est relativement peu pour une plage dynamique aussi exigeante.

Mesure deltaE du Black Shark 3 Pro

Mesure deltaE du Black Shark 3 Pro avec Calman // Source : Frandroid

Même en plein soleil, l’écran du Black Shark 3 Pro se montre donc très lisible, à moins de regarder du contenu vraiment très sombre, le tout avec une bonne fidélité, malgré un écart notable — en tout cas pour une sonde — sur les teintes rouges. Le revêtement vitré pourrait quant à lui être de meilleure qualité pour améliorer la perception des couleurs sous tous les angles de vision. Bien que la luminosité permet d’éviter que cela soit un problème, cette glace est particulièrement réfléchissante, au point de donner l’impression d’être en présence d’un écran LCD par moments malgré le fort contraste.

Étonnement, l’écran est capable d’afficher du 90 Hz, mais il est nativement réglé sur 60 Hz. Pour économiser la batterie certainement. On aurait aimé par ailleurs que Black Shark pousse la barre un peu plus loin et propose du 120 ou du 144 Hz comme pour le Nubia Red Magic 5G. Quitte à bander ses muscles, autant y aller jusqu’au bout.

Firmware : do you speak english ?

Le Black Shark 3 Pro tourne nativement sous Android 10, avec la mise à jour de sécurité du mois de mai. Deux mois de retard n’a rien de très surprenant, même sur un flagship. Notons tout de même qu’au début de la rédaction de ce test, le patch de sécurité était celui de mars, ce qui fait près de 5 mois. C’est beaucoup. Espérons que Black Shark tienne un rythme soutenu de mises à jour.

Il ne s’agit bien sûr pas d’Android pur, mais d’une interface personnalisée par Black Shark baptisée Joy UI. Comprenez par là qu’il s’agit de MIUI, l’interface de Xiaomi, avec quelques ajouts pensés pour le gaming et des icônes aux teintes plus vertes. On retrouve d’ailleurs l’inscription de son compte Mi, l’application de sauvegarde sur le Mi Cloud, ainsi que l’application d’analyse de sécurité de Xiaomi.

Interface du BlackShark 3 Pro Interface du BlackShark 3 Pro Interface du BlackShark 3 Pro

On ne va pas dire pour autant que ce soit une mauvaise chose, MIUI étant bourré de fonctionnalités pertinentes. C’est certes un peu perturbant si vous êtes habitués à une autre interface Android, mais il est possible de personnaliser de nombreux points. Navigation par gestes ou par touches, densité d’applications à l’écran, effets de transition, tiroir d’applications ou non, mode nuit dynamique, écran always-on, animation de notification sur l’écran verrouillé…. vous trouverez ici plus d’options que chez n’importe quel autre constructeur. On ne va pas s’en plaindre.

Pour le déverrouillage, Black Shark utilise les habituels mots de passe, code PIN, schéma, ainsi qu’un capteur d’empreintes digitales très rapide caché dans l’écran et un système de reconnaissance faciale 2D (basée uniquement sur l’appareil photo), peu sécurisée donc, mais pratique au quotidien.

Contrairement à MIUI, on trouve moins d’applications préinstallées (mais tout de même quelques jeux, ce qui ne choque pas tellement sur un smartphone gamer). le scan antivirus ne se lance pas automatiquement à chaque téléchargement et il n’y a pas de publicité dans les applications natives, à l’exception de celle que l’on trouve en faisant une analyse de sécurité. En revanche, certaines zones de l’interface n’ont pas été traduites et sont encore en anglais. Dommage, cela donne vraiment une impression de smartphone importé ou pas fini.

Enfin, on retrouve la fluidité exemplaire de MIUI et c’est très agréable au quotidien.

Biométrie

Le Black Shark 3 Pro embarque un capteur d’empreintes sous l’écran très réactif et efficace, ainsi qu’un système de reconnaissance faciale en 2D. Ce dernier est donc moins sécurisé, mais permet un démarrage quasi instantané sans aucune friction lorsqu’on allume le smartphone. Couplé à l’option « soulever pour allumer », il donne l’impression que l’écran de verrouillage n’existe plus du tout.

Les optimisations pensées pour le jeu

Au-delà de l’usage traditionnel, comme sur les autres smartphones, le Black Shark 3 Pro intègre quelques éléments supplémentaires liés à son statut de smartphone pour gamers. Premièrement : le smartphone le plus classe du monde (ou qui confond la classe avec la coquetterie), celui qui fait rêver les ménagères, a le dos qui brille et compte bien le montrer. Un éditeur de lumière permet de choisir la couleur de scintillement des LED arrière et leur séquence d’allumage. Il est même possible de définir des patterns qui s’activeront dans certaines conditions bien précises, comme lors d’un appel entrant, de la charge, de la lecture musicale en cours, etc.

Le Shark Space, accessible à l’aide d’un switch physique, permet quant à lui de centraliser tous ses jeux au même endroit et d’y accéder rapidement sans avoir à surcharger son écran d’accueil. On peut également, pour chaque jeu, débloquer le mode ludique pour « libérer le potentiel du SoC, repousser les limites ; votre enthousiasme, votre puissance écrasante ». Comprenez derrière ce haïku qu’on peut décider de débrider les performances du téléphone pour une meilleure qualité, mais certainement quelques effets de bord (chauffe, réduction de la durée de vie de la batterie…). Il aurait été étonnant de ne pas trouver un tel mode sur un smartphone gaming.

Des performances au top pour jouer

Un smartphone pour gamers se doit d’embarquer le meilleur des composants disponibles. On retrouve donc

30/08/2020 12:00 PM