Le Huawei P40 Pro veut réussir à prouver qu'une expérience Android sans les services Google est possible. En outre, il promet d'être un smartphone plein de qualité, à commencer par ses performances photo. Voici notre test complet.
Le Huawei P40 Pro
Le Huawei P40 Pro est un smartphone qui, pour faire honneur à ses prédécesseurs, prétend embarquer le meilleur appareil photo du marché. Cette promesse nous fait évidemment saliver. Le souci de taille cependant, c’est que ce téléphone ne profite pas des services Google à cause de l’embargo américain qui est infligé à la marque. Cela rend cet appareil vraiment unique et nous vous livrons ici notre test complet pour savoir ce qu’il vaut. Dans quelle mesure peut-on l’utiliser normalement ?
Ce test a été réalisé avec un modèle fourni par Huawei.
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Modèle | Huawei P40 Pro |
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Version de l'OS | Android 10 Q |
Interface constructeur | Emotion UI |
Taille d'écran | 6.58 pouces |
Définition | 2640 x 1200 pixels |
Densité de pixels | 441 ppp |
Technologie | OLED |
SoC | Kirin 990 |
Puce Graphique (GPU) | ARM Mali G76 |
Mémoire vive (RAM) | 8 Go |
Mémoire interne (flash) | 256 Go |
Appareil photo (dorsal) | Capteur 1 : 50 Mpx Capteur 2 : 40 Mpx Capteur 3 : 12 Mpx |
Appareil photo (frontal) | 32 Mpx |
Enregistrement vidéo | 4K@60 IPS |
Wi-Fi | Wi-Fi 6 (ad) |
Bluetooth | 5.1 |
Bandes supportées | 2100 MHz (B1), 800 MHz (B20), 1800 MHz (B3), 2600 MHz (B7), 700 MHz (B28) |
NFC | Oui |
Capteur d'empreintes | Sous l\'écran |
Ports (entrées/sorties) | USB Type-C |
Batterie | 4200 mAh |
Dimensions | 72.6 x 158.2 x 8.95mm |
Poids | 203 grammes |
Couleurs | Noir, Or, Bleu |
Prix | 899€ |
Fiche produit |
Le design du Huawei P40 Pro profite vraiment d’un soin tout particulièrement agréable en main. Certes, ce n’est pas le plus léger (203 grammes) et encore moins le plus compact (72,6 x 158,2 x 8,95 mm), mais il jouit de bordures parfaitement travaillées. Le châssis en aluminium s’inscrit ainsi dans la continuité des surfaces en verre courbées à l’avant et à l’arrière tandis que les angles bien arrondis évitent tout inconfort dans la paume.
Regardons le Huawei P40 Pro de face pour observer un premier élément qui pourrait gêner certains utilisateurs : le poinçon. En effet, la dalle du téléphone est percée dans le coin supérieur gauche pour loger le double capteur photo avant. On se retrouve ainsi avec une assez large bulle noire dans cette zone. Celle-ci est bien visible et ne se fait pas oublier facilement.
Nous serions dans l’abus total si nous affirmions que cela gâchait vraiment l’immersion, mais il faut admettre qu’esthétiquement parlant, on a vu mieux en la matière. Le contour noir autour de l’écran incurvé, lui, se fait parfaitement discret même s’il reste visible. Le menton est plus large que les autres bords, mais cela ne gêne aucunement.
La vraie force du design du Huawei P40 Pro réside dans le confort offert par sa surface arrière, du moins, c’est le cas pour le modèle que nous testons. En effet, dans ce coloris gris — « Silver Frost » –, le téléphone jouit d’un traitement mat qui confère au verre un toucher soyeux, satiné et qui ne capture que modérément les traces de doigts. C’est vraiment une belle qualité, d’autant plus que ce coloris est bien réussi — mais ce jugement n’engage que moi.
Que dire sinon du module photo du Huawei P40 Pro ? Entre l’iPhone 11 Pro et, surtout, le Samsung Galaxy S20 Ultra, nous avions déjà assisté au début d’une ère de modules photo imposants et décomplexés. Il est donc bon de garder cette tendance en tête regardant les quatre capteurs photo et le flash LED que nous avons là.
Le rectangle noir qui s’offre à nous est gros. Ceci est un fait objectif. Toutefois, il faut admettre que son intégration paraît moins grossière que sur le fleuron de Samsung. Le module dépasse en relief, certes, mais cela reste assez modéré. Aussi, sa largeur est suffisamment petite pour ne pas non plus être trop envahissant. Difficile donc d’être choqué devant ce composant tant qu’il ne défigure pas le téléphone.
Sinon, on salue le positionnement du lecteur d’empreintes dans l’écran : assez haut pour ne pas être difficilement embêtant à aller chercher au moment de déverrouiller l’appareil. Enfin, il faut noter l’absence de prise jack. Seul un port USB-C est visible sur la tranche du bas en plus de la grille haut-parleur et du tiroir hybride pour deux nano SIM ou une seule nano SIM et une nano carte mémoire (le format poussé par Huawei pour remplacer la microSD).
Par ailleurs, le téléphone est résistant à l’eau et à la poussière, comme en atteste sa certification IP68.
L’écran de 6,58 pouces profite d’un affichage OLED et d’une définition Full HD+. Le Huawei P40 Pro est par ailleurs doté d’un mode 90 Hz permettant d’afficher 90 images par seconde. C’est forcément un point agréable, à souligner pour son apport en termes de fluidité. Toutefois, difficile de ne pas comparer cette fonctionnalité qui semble souffrir de la comparaison avec les 120 Hz des Galaxy S20 de Samsung ou du OnePlus 8 Pro — encore non officialisé au moment où nous écrivons ces lignes. C’est donc une belle qualité… qui arrive un peu en retard par rapport à la concurrence.
Qu’importe. Cela n’empêche pas de profiter d’une très belle qualité d’affichage avec un contraste excellent grâce aux pixels noirs éteints de l’OLED. Par défaut, l’écran tire un poil trop vers les teintes bleues, mais ce détail est très vite réglé en faisant un tour dans les paramètres d’affichage. Personnellement, j’ai bien aimé cette dalle après avoir laissé le mode des couleurs vives activé tout en positionnant le curseur de la palette sur des teintes un peu plus chaudes.
La configuration que j’ai préférée pour la température de l’écran
Sous notre sonde et les analyses du logiciel CalMAN de Portrait Displays, on mesure une température à 7112 K ce qui confirme cette appétence pour les teintes bleutées. Dans l’idéal, on préfère en effet tourner autour des 6500 K. La luminosité maximale, quant à elle, affiche 582 cd/m². Un résultat qui garantit une bonne lisibilité dans presque toutes les situations, même si le soleil tape fortement sur l’écran. On aurait cependant aimé voir ce nombre monter au-dessus de la barre des 600 cd/m² sur de l’OLED pour que chacun soit parfaitement sûr et certain de toujours pouvoir distinguer ce qui est affiché.
La vraie surprise vient plutôt de la palette des couleurs un peu limitée dont semble souffrir le Huawei P40 Pro. Je m’explique. La marque promet une grosse couverture du DCI-P3 sur les contenus HDR comme le montre l’image ci-dessous. Le DCI-P3 est un espace colorimétrique très vaste et lorsqu’un écran le couvre bien, il est en mesure d’offrir des couleurs vives qui pètent agréablement à l’œil. À cet égard, le Huawei P40 Pro est clairement à la hauteur dès qu’on lance une vidéo HDR.
Sur le HDR, l’écran du Huawei P40 Pro promet une grosse couverture de l’espace DCI-P3.
Hélas, les photos que vous verrez sur Instagram ne sont pas en HDR. Or, sur ce genre de contenus SDR plus classiques, le Huawei P40 Pro n’offre pas une couverture aussi bonne du DCI-P3. Notre sonde indique en effet que le téléphone couvre seulement 84 % de cet espace colorimétrique contre 126 % pour le sRGB (un espace moins large et donc moins complexe à gérer).
Ces mesures ont de surcroît été faites avec le mode vif activé. Quand on passe en couleurs normales, la couverture du DCI-P3 tombe à 69 %. Ainsi, le Huawei P40 Pro ne déploie sa pleine palette de couleurs que sur les contenus HDR. Pour le reste, il faudra composer avec une dalle moins performante sur cet important détail.
Mesure du Delta E moyen sur le DCI-P3 pour le Huawei P40 Pro
En contrepartie, le Huawei P40 Pro offre une belle fidélité aux couleurs avec un Delta E moyen sur le DCI-P3 relevé à 3,77. Rappelons qu’on espère toujours tendre vers un indice de 3 ou moins sur ce critère. Ce smartphone s’en approche beaucoup.
Évidemment, nous devons nous attarder un temps sur l’absence des services Google. Impossible d’éviter la question. Huawei a fait beaucoup d’efforts ces derniers mois pour rendre son écosystème, basé sur les Huawei Mobile Services, plus attrayant et facile à utiliser. Au cœur de la stratégie, on trouve le magasin d’applications AppGallery.
Ce dernier s’est un peu étoffé depuis la fin de l’année 2019. On y trouve notamment TikTok — même sur la version française du catalogue, ce qui n’était pas le cas auparavant –, mais aussi des applications comme Snapchat, Amazon, Deezer, VLC, Asphalt 9, Telegram… ou Frandroid (sifflote innocemment).
Ce n’est pas tout. Huawei a aussi imaginé une application — à télécharger depuis AppGallery — appelée TrouvApp. Nous en parlions il y a quelque temps : il s’agit d’une plateforme qui cherche pour vous les liens de téléchargement d’applications populaires non disponibles sur le magasin asiatique.
Dans la liste, sont mis en avant Instagram, Netflix, Messenger, WhatsApp, Firefox ou encore Adobe Acrobat Reader. Ces apps deviennent donc un peu plus simples à télécharger, plus besoin d’aller vous-même faire une recherche sur le web. Le plus souvent, c’est un lien vers APK Pure qui est proposé, mais dans le cas de WhatsApp, par exemple, TrouvApp vous redirige sur le site officiel de l’application qui permet en effet le téléchargement. Pour les apps non disponibles, c’est simplement la version web qui est suggérée.
Enfin, il est possible de récupérer une bonne partie des applications de votre ancien téléphone via le service de transfert Phone Clone. Quid des applications Google ? Pour la grande majorité des cas, il faudra vous servir de la version web. À cet égard, il est agréable de voir que Google a bien pensé les interfaces web sur mobile de ses services. Ainsi, à défaut d’être vraiment pratique, l’utilisation du Huawei P40 Pro est envisageable, mais il y a quand même beaucoup de points à connaître.
Tout d’abord, AppGallery reste incomplet pour le
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