Pensé comme le vélo de déplacement ultra polyvalent, le Moustache Samedi 27 Xroad FS 5 offre une liste d’usages aussi longue que son nom. Une liste respectée et une promesse tenue, pour le plus grand bonheur de votre cœur à défaut de celui de votre compte en banque.
L’automobile a les véhicules sportifs et utilitaires que tout le monde appelle « SUV » avec généralement un peu de mépris dans la voix. Le vélo a le Moustache Samedi 27 XRoad FS 5 : un croisement entre un VTC, un VTT et une motocross. Mais est-il capable de franchir plus qu’un trottoir ? Est-il capable tel James Bond de mouiller la chemise sans froisser la veste ? C’est ce que nous avons pu vérifier durant le prêt de presque un mois par la marque.
En 2010, date de la création de la marque Moustache, les fabricants historiques de vélos ne s’étaient pas encore jetés totalement dans le marché de l’électrique, laissant un boulevard, certes un peu étroit et assez sombre mais avec une belle lumière au bout, à une toute nouvelle société française, forte d’idées et dotée d’une approche marketing très précise.
Une décennie plus tard, les « Moustache » sont des engins récurrents de la cyclosphère. Le Samedi 27 XRoad FS 5 (que nous appellerons XRFS5 pour la suite du test) se veut être LA solution la plus adaptée pour faire du vélo votre véhicule de transport quotidien. Une solution à 4500 euros tout de même. Pour un tel prix, peut-on réellement dire « Au revoir » aux véhicules motorisés ? Spoiler : non. Mais ce n’est pas la faute de Moustache.
Modèle | Moustache Samedi 27 Xroad FS 5 |
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Vitesse max | 25 km/h |
Puissance du moteur | 250 watts |
Nombre d'assistances | 5 |
Technologie de batterie | Li-Ion |
Temps de recharge annoncé | 240 minutes |
Batterie amovible | Non |
Bluetooth | Inconnu |
GPS | Inconnu |
Écran | Oui |
Poids | 25.6 kilogrammes |
Dimensions | x x cm |
Taille des roues | 27.5 pouces |
Couleur | Rouge |
Phares | Oui |
Feu arrière | Oui |
Fiche produit |
Le XRFS5 est bien fourni. Le moteur Bosch Performance Line CX est le plus haut de gamme actuellement. Le couple de 85 NM est inébranlable, même sur une montée à 15 % avec un cycliste de 100 kg (avant fêtes de fin d’année) dessus.
Comprenez que rien ne devrait vous arrêter et ce, même chargé. Car le XRFS5 embarque un porte-bagages à la norme QL3. Résultat, on peut y fixer des sacoches, un siège pour enfant, un animal abandonné qu’on souhaite adopter, une PS5, des œufs…
Côté freinage, on trouve du Shimano MT200, freinage à disque hydraulique assez puissant pour s’arrêter très court et éviter d’accrocher un SUV en ville par exemple (elle était facile).
Pour la transmission, mono plateau, c’est un groupe Shimano Deore 11 vitesses qui fait le travaille correctement. Ce n’est pas du XT ou du GRX mais cela remplit son rôle avec un petit manque d’onctuosité tout de même. On chipote, c’est vrai, mais à 4500 euros, c’est permis.
L’éclairage est confié à du Spanninga 80 lux à l’avant, ce qui beaucoup trop faible en zone non éclairée. Il faudra absolument s’équiper d’un éclairage secondaire.
Le XRFS5 est ce qu’on appelle un « tout suspendu » ; il embarque donc une fourche suspendue à l’avant, une Suntour Mobie 25 offrant 100 mm de débattement, qui fait son travail à savoir atténuer les aspérités de la route et soulager la roue avant. Mais cette dernière montre ses limites dès qu’on s’aventure en forêt (on est dans du milieu de gamme à air).
Tout suspendu implique également la présence d’un amortisseur arrière. Celui du XRFS5 est entièrement conçu par Moustache et offre 100 mm de débattement, afin de préserver les œufs fixés sur le porte-bagages. Lors de l’achat, on pourra ajuster la pression à votre poids.
Côté affichage, les informations sont transmises via un écran Intuvia. C’est un modèle simple, très lisible que ce soit en pleine nuit ou en plein soleil et facile à appréhender.
Il affiche les infos basiques qui nous intéressent comme la vitesse moyenne, la vitesse max, la vitesse instantanée, l’autonomie restante et, dans le coin à droite, le travail en temps réel du moteur ou si vous préférez, la force de l’assistance. C’est très intéressant et utile de voir si on tire beaucoup ou non sur le moteur (et par conséquent sur la batterie).
Le guidon (cintre), en forme de Moustache (et oui, le nom vient de là), est très adapté à l’usage urbain. Notez la possibilité d’orienter la position en modifiant l’angle d’inclinaison.
Enfin, on trouve une selle Royal à gel qui respecte votre popotin, des gommes Hutchinson Python de 27,5 pouces qui sont vraiment polyvalents (on en reparle après), une batterie de 625 Wh, le tout monté sur un cadre en aluminium pour un poids de 25,6 kg avec le plein.
Le XRFS5 n’est pas le haut de gamme de la famille XRoad. Et non ! Il existe le FS7 qui se pare de composants un peu plus haut de gamme comme une meilleure transmission (Shimano XT), un meilleur système de freinage (MT400), un meilleur éclairage, une tige de selle télescopique avec contrôle au guidon. Bref, il est mieux mais aussi 800 euros plus chers. Déjà que 4500 euros représente une somme, à 5300 euros on franchit une limite psychologique.
Le Xroad FS 7 est mieux équipé que le FS5 mais aussi plus cher, sans pour autant que ce soit indispensable.
Mais c’est surtout l’ordinateur de bord Bosch Nyon qui marque la différence avec le modèle que nous testons. Il est capable d’afficher une cartographie GPS et offre toute la panoplie du suivi d’activité (variation de vitesse, dénivelé, calories brûlées, CO2 économisé, etc.).
Autant de choses que Strava peut également vous fournir (mais désormais moyennant un abonnement payant) sur votre smartphone qui trouvera bien sa place sur le XRFS5 (modèle du test). Des indications qui sont pertinentes pour un vélo dédié à la performance, mais qui deviennent dispensables pour un usage de pur déplacement.
On en vient donc à se demander si le FS5 en donne suffisamment pour son prix et (spoiler) la réponse est oui.
A l’usage, la console embarquée par notre modèle de test, le Xroad FS 5, fait plus que le travail et offre une lisibilité sans faille.
En fait, tous ces « plus » sont bien mais non nécessaires. Le FS5 peut-il servir au quotidien ? Peut-il nous aider à dompter la jungle urbaine, à emprunter les chemins sauvages ? Est-il aussi à l’aise lors d’un trajet vélotaf en ville que lors d’une sortie en vacances sur chemins bruts ?
Largement. Très largement. En fait, le FS5 remplit sa mission. Et voici comment il a été mis à l’épreuve.
Qui aurait cru que tester un vélo en décembre engendrerait froid, pluie et nuit ? C’est dans un quotidien humide et rafraîchi que le XRFS5 a accompagné son testeur.
Premier point agréable : la selle ! Non seulement elle est d’un confort exquis, mais elle préserve également la chaleur, aidée il est vrai, par la partie tendre du cycliste posé dessus, ce qui change des selles rigides en cuir marron qui sacrifie la préservation du joufflu sur l’autel du design.
Autre point réussi, le cadre : la géométrie est excellente et l’aluminium très bien adapté. Le poids est élevé, mais idéalement réparti de sorte que le vélo ne vous surprend jamais, même dans des situations à l’équilibre précaire comme la descente d’escaliers, le saut de quelques blocs, les sols glissants, ou les changements de direction soudains sur sol inondé. Plus que rassurant, le vélo est plaisant, agréable, amusant, facile.
Qu’importe la météo ou l’heure de la journée, le XRFS5 offre une régularité et une linéarité sans faille. Pour y arriver, la partie cycle est aidée et pas par n’importe quoi.
Pour arriver à un tel plaisir d’utilisation, le vélo est propulsé par un moteur Bosch Performance Line CX de 250W (puissance max autorisée) et 85 Nm de couple (de quoi tracter les courses du mois et un petit passager en montée raide).
Mais la puissance ne fait pas tout. Loin de là. Il y a un système de débrayage, courant désormais, qui évite que le moteur génère une résistance une fois la barre des 25 km/h dépassée. Et là encore, c’est courant de nos jours. Ce qui l’est moins, c’est la transition parfaitement maitrisée de cet intervalle entre 25 et 26 km/h.
Probablement l’un des meilleurs moteurs pour VAE avec les Shimano Steps.
Il n’y a pas de coupure sèche. Le moteur atténue l’assistance entre 24 et 25 mais continue tout de même de vous filer un petit coup de pouce entre 25 et 26 tant et si bien que cette vitesse problématique bien connue des utilisateurs de VAE ne pose plus de souci. On ne se retrouve pas soudainement à déplacer une masse de 25 kg.
Un petit curseur (type égaliseur audio) est situé à droite du « turbo » et indique le degré d’assistance en temps réel.
Comme mentionné plus haut, une fois la limite légale franchie, un débrayage automatique empêche le moteur électrique d’offrir la fameuse résistance (ou le freinage électromagnétique) et donc de devoir lutter contre le poids du vélo et contre le moteur.
La commande de sélection est accessible, même avec des gants.
Mais même un bon monteur a ses limites. Revenons sur nos deux systèmes de suspension. Chacun offre 100 mm de débattement et s’affranchit de toutes les aspérités de la route. Nous sommes à l’opposé d’un vélo sec carbone. Tout est mou, doux, moelleux. On croirait rouler sur une route de pains de mie. Le revers de la médaille vient de la quantité d’énergie dissipée dans cet amortissement.
Là où un coup de pédale sur un vélo sec transmet une grosse part de l’énergie à la roue arrière, sur ce Moustache X Road FS 5, elle est en grande partie dissipée dans l’amortissement. Les pneus influent également sur cette déperdition énergétique : ils sont larges, tendres, offrent une grande surface de contact avec le sol et une taille haute (il y a beaucoup de gomme). Donc ils amortissent aussi.
Astuce : le nettoyage peut se faire à l’eau déminéralisée froide (les stations de lavage en proposent) puis séchage et graissage des éléments mécaniques.
Ajoutons à ça le poids de 25 kilos et on obtient une grosse demande d’efforts pour tenir un rythme au-delà de la limite des 25 km/h. Le système d’atténuation progressif de l’effort aide à la transition, mais finit par disparaître, laissant la sensation de tracter une enclume.
C’est pour cela que l’idée même de faire du sport avec cet engin est possible mais peu intéressante en termes de performances et gourmande en énergie. Dès lors, obtenir tout le détail de sa progression via un ordinateur de bord qui ne fait pas mieux qu’une bonne application sur smartphone sonne comme une option très dispensable.
Quand on vous dit lors de la remise du vélo « qu’il est paré pour les utilisations urbaines, mais également pour les sorties hors des sentiers battus », vous pensez immédiatement à ça :
Alors non, nous n’avons pas tenté de sortir quelques figures entre deux transferts avec (même si c’était tentant) mais plutôt de lui faire subir le quotidien d’un VTT.
Imaginons que vous soyez habillés avec un beau costume de chez Zara, prêt à tourner une publicité pour des formations de trader en ligne qui seront diffusées en pre-roll sur YouTube, mais que, par un malencontreux coup du sort vous vous retrouvez à devoir emprunter un chemin digne d’une sortie avec Pauline Ferrand-Prévost, sachez que le X-Road préservera votre beau plumage, à l’exception de vos souliers, qui vont trinquer.
Le garde-boue conçu par Moustache fait un travail remarquable en plus d’intégrer la totalité du câblage dédié au feu arrière.
Il se passera alors deux choses durant votre périple : la première, c’est la découverte de la facilité avec laquelle le vélo va garder sa trajectoire et offrir une stabilité exemplaire, aidé par son ensemble de suspensions, ses pneus, son cadre, son poids et son moteur, dont le couple s’adapte parfaitement aux variations d’adhérence.
Même les pneus, pourtant conçus pour les sols réguliers, assurent correctement dans des situations extrêmes. L’évacuation reste limitée (les crampons sont courts), c’est vrai, mais suffisante pour beaucoup de situations.
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