Il était temps que démarre la saison des tests de téléviseurs millésime 2020 de chez Samsung. On commence par le Q80T, un modèle milieu de gamme plutôt prometteur. Quantum processor 4K, techno QLED couplée à un éclairage Full LED 48 zones, Tizen OS dans sa nouvelle version et un dispositif audio évolué… tout y est. Tout du moins en théorie et il nous tardait de découvrir que ce nous (vous) réserve le constructeur sud-coréen.
Test du Samsung QLED QE55Q80T
Présentée au CES de Las Vegas en janvier dernier, la nouvelle collection de téléviseurs QLED 2020 de chez Samsung tarde à nous parvenir pour les tests compte tenu de la situation sanitaire actuelle. Le premier modèle que nous recevons est le QE55Q80T. Celui-ci se positionne au milieu de la nouvelle gamme, bordée par des modèles moins performants que sont les Q60T et Q70T, mais chapeautés par un Q95T – que nous testerons également. Les différences ? En gros, ce Q80T est le premier de la gamme à disposer d’un rétroéclairage Full LED (les Q60T et Q70T utilisent du Edge LED) qui compte 48 zones contre le double pour le 95T. C’est ce que Samsung appelle le Full LED Local Dimming Silver, renommé en Gold donc dans le cas du Q95T.
Le menu d’accueil de TizenOS
Lien YouTube
Modèle | Samsung QE49Q80T |
---|---|
Technologie d'affichage | QLED |
Définition Maximale | 3840 x 2160 pixels |
Taille de l'écran | 49 pouces |
Compatible HDR | HDR10+ |
Ports HDMI | 4 |
Compatible Surround | Dolby Atmos |
Nombre de haut-parleurs | 4 |
Puissance des haut-parleur | 40 watts |
Sortie audio | Haut-parleurs, Optique |
Assistant Vocal | Google Assistant, Amazon Alexa, Samsung Bixby |
Efficacité énergétique | B |
Type de télécommande fournie | Télécommande universelle |
Dimensions | 1094.8 x 711.4 x 54.9mm |
Fiche produit Voir le test |
Les tests ci-dessous ont été menés sur un téléviseur envoyé en test par Samsung. Les mesures ont été réalisées à l’aide d’une sonde Xrite i1 Display Pro et le logiciel Calman Business de Portrait Display.
De prime abord, le design de ce téléviseur est assez quelconque. Un grand tableau noir, avec un cadre imitation métal… rien de bien innovant. Pourtant, lorsqu’on y regarde de plus près, on note quelques détails réussis. Les bordures de l’écran sont assez fines, ce qui, et c’est d’autant plus vrai si d’aventure vous décidez d’utiliser le mode ambiant, devrait permettre de facilement intégrer voire camoufler l’objet parmi la déco de votre salon.
Un cadre façon métal très fin et élégant
Rappelons que le « mode ambiant » de Samsung consiste à afficher une œuvre d’art, une photo ou des widgets (heure, météo, fil d’actualités, etc.) lorsque la télé est en veille avec quelques astuces pour limiter la consommation électrique. Le mode ambiant est régulièrement enrichi par de nouveaux contenus, mais son fonctionnement est toujours le même et nous vous l’expliquions d’ailleurs en détail dans notre test du Samsung QE65Q85R.
Plus original, avec la famille Q80T, comme sur les Q95T et les modèles 8K (Q800T et Q950TS) d’ailleurs, Samsung affirme répondre à une demande de ses clients en optant pour un pied central assez étroit puisqu’il ne mesure que 39 cm de large par 20 cm de profondeur. Notez que celui du Q70T est plus grand et les pieds du Q60T sont d’une conception totalement différente. Deux avantages évidents en découlent pour le Q80T qui nous intéresse ici. Le premier : cela permet d’installer un téléviseur de (très) grande taille sur un meuble qui, justement, ne serait pas très large. Le second : l’intégration est aussi plus discrète… quoique.
En effet, si la hauteur importante de ce pied (le bas de la dalle est à environ 8 cm) permet de placer une barre de son, ou vos appareils (box TV, console de jeux, etc.), elle peut aussi s’avérer plus contraignante pour la gestion des câbles. S’ils sont nombreux, sachez que ceux-ci sont aussi plus exposés à la vue des spectateurs en raison de cette large ouverture. Toutefois, si lesdits câbles (HDMI, réseau, etc.) sont assez longs, Samsung prévoit un système de passe-câble pour les dissimuler au mieux. Un cache en plastique noir est ensuite à apposer pour tenir le tout en place. Vous l’aurez compris donc, ce Q80T ne profite pas du boîtier One Connect qu’on apprécie tant chez Samsung. Celui-ci est réservé aux modèles plus haut de gamme, soit à partir du Q95T.
Comme nous le disions, la gamme Q80T embarque un rétroéclairage Full LED comptant 48 zones. Ce n’est donc pas la plateforme la plus performante de la gamme et pourtant déjà les contrastes sont remarquables. À l’occasion de notre récent test du Sony KD-75XH95, nous notions les défauts de la techno LCD couplée à un puissant rétroéclairage, à savoir les fuites de lumières. Vous n’êtes pas sans savoir que la technologie QLED de Samsung fait appel à un panneau à cristaux liquides également, sauf que s’ajoutent à cela des boîtes quantiques pour booster les contrastes. Une techno qui a des atouts… mais des inconvénients aussi. Du côté des points positifs d’abord, il est vrai que les images de ce QE55Q80T sont très belles. Lumineuses, contrastées et piquées… bref tout ce qu’il faut pour flatter les spectateurs.
Contraste dynamique et bandes noires parfaites !
Sans surprise le processeur Quantum 4K livre de bonnes performances. Avec nos séquences de tests habituelles, on peut remarquer que l’upscaling est bon et le résultat d’une série Netflix codée à moins de 10 Mbit/s en Ultra HD s’affiche très proprement sur ce 55 pouces. Au quotidien, les programmes de la TNT sont gérés correctement également. Pas d’exploit en la chose, Samsung tient juste ici la distance face à une concurrence qui dispose elle aussi de processeurs performants : Sony a son X1 Ultimate, Philips son P5, Panasonic son HCX, etc.
Difficile de s’en rendre compte, mais l’exposition est homogène malgré la variété de détails
Outre l’upscaling très propre, la gestion de la fluidité par le Quantum Processor 4K s’est également montrée satisfaisante sans que nous ayons à y appliquer un quelconque réglage manuel dans les menus disponibles sous Tizen OS. En fait, pour l’essentiel de la qualité d’image, ce téléviseur à 1500 euros coche toutes les cases. Samsung se doit d’assurer un bon niveau de prestations et cela passe aussi par des traitements pour limiter l’apparition d’artefacts. On pourrait vous parler de postérisation (banding), de fuites de lumière disparates (clouding), d’effet d’escalier (aliasing) et autres saccades (Judder)… pour vous dire que là encore, tout se passe bien.
Dans l’ensemble, nous avons été séduits par l’image tantôt douce tantôt d’un dynamisme saisissant avec les contenus HDR. Le petit coup de boost apporté par la techno QLED fait son effet. On est même impressionné par la production des noirs qui semble parfaite, tant sur les bandes qui bordent l’image que sur l’image de fond de notre extrait de Spider-Man Far From Home en UHD. Mais lorsqu’on y regarde de plus près, le panneau QLED LCD montrent toujours quelques limites dans cette version comptant 48 zones de rétroéclairage.
Comme nous l’évoquons régulièrement à l’occasion de nos tests, ces télés utilisant des panneaux à cristaux liquides ont encore du mal à ne pas créer de halo lumineux autour d’un sous-titre lorsqu’il s’affiche dans une zone sombre de l’image, par exemple. Parfois, c’est tout un pan de la dalle qui souffre de ce problème. Le générique de Star Wars met cela en lumière, mais attention toutefois, le défaut est quelque peu amplifié par l’appareil photo. Alors, pour réduire la chose, comme nous le disions, vous avez ces deux options dans les menus du téléviseur (atténuation locale et amélioration des contrastes) pour réduire les fuites de lumières. Laisser le capteur de luminosité ambiant activé est aussi un choix pertinent.
Mais dès que les angles de vision changent un peu, on perçoit plus nettement les fuites lumineuses. Attention, il est important de noter que Meridian reste une torture technique pour les téléviseurs LCD. Car, dans l’ensemble, Samsung fait tout de même partie des constructeurs qui s’en sortent le mieux sur le sujet – surtout sur les télés avec 96 zones et le filtre QLC (Quantum Light Control) que nous avons trouvé (presque) magique.
Enfin, rappelons que les télés Samsung ne sont pas compatibles avec Dolby Vision, et que la 20th Century Fox devrait abandonner petit à petit le HDR10+ au profit du codage Dolby en raison de son rachat par Disney. Le Dolby Vision ayant des avantages techniques sur le HDR10+.
Avant de passer aux mesures, partageons nos impressions quant au mode « Intelligent » proposé par Samsung. Celui-ci ferait appel à une IA qui aurait la capacité d’adapter les réglages de l’image (et de l’audio) pour vous fournir la meilleure expérience possible, quels que soient les contenus et conditions lumineuses de la pièce.
Pour l’audio cela passe encore et nous expliquerons plus loin pourquoi. Mais pour la vidéo… ce n’est franchement pas à notre goût. Sitôt activée, on note un surplus de puissance lumineuse qui provoque un rendu plus froid, saturé parfois, et pas franchement flatteur. La fluidité est trop accentuée rendant l’image artificielle. Alors qu’on imaginait que ce mode serait encore plus à même de soigner la qualité d’image, notre constat est tout autre. Dans les deux images ci-dessous, nous comparons la même scène issue de Fast and Furious 7 (que nous utilisons par ailleurs pour les tests audio/vidéo pour ses scènes rapides et explosives et riches en effets numériques pour en juger le traitement) et franchement, le résultat est mauvais.
Une fois le mode intelligent activé, on remarque à quel point les artefacts inondent la partie gauche de l’image. Le processeur tente sans doute de renforcer le piqué, ce qui a ici pour effet de générer une pixellisation affreuse. À noter que nous avons volontairement affiché le débit vidéo qui, lui aussi, est assez affreux pour une connexion fibre 1 Gibts/s. Confinement et restrictions obligent, nos films en Full HD sont cantonnés à un débit d’environ 2 Mbits/s et ceux en UHD à moins de 8 Mbits.
De quoi mettre à mal justement l’électronique des téléviseurs avec un moyen de consommation de média très populaire… et nous permettre de constater que ce mode intelligent n’est pas convaincant du tout dans ces conditions. On se focalise sur le mode cinéma, notamment pour réaliser nos mesures.
Comme tous ses concurrents qui nous parviennent pour test, le Samsung QE55Q80T a dû se soumettre à sa vague de mesures. Les premiers résultats obtenus sont excellents. En mode REC.709, cette dalle LCD QLED montre une excellente fidélité des couleurs. Sur un test comprenant près de soixante mesures, représentant les couleurs primaires, leurs déclinaisons et même des teintes spécifiques comme les tons chair, etc. Le Delta E2000 moyen obtenu est 2,74, soit une fidélité des couleurs parfaites. La courbe dynamique montre une régularité bluffante des couleurs primaires suivant les différentes mires (de 83,5 à 100% de blanc). La mesure de niveau de gris confirme en revanche qu’en mode cinéma, le bleu domine toujours. Notre sonde relève une couverture du volume du REC.709 à 98,2%… là où le 100% devrait être atteint.
En revanche, sous l’espace DCI-P3, comme souvent chez Samsung, les mesures sont en retrait par rapport à la concurrence. Si le dernier Sony KD-75XH95 nous avait bluffés par ses performances, ce QE55Q80T ne s’en sort pas aussi bien. La technologie QLED qui aime flatter l’œil du spectateur en boostant les couleurs paye ce choix par une fidélité des couleurs techniquement en dessous de ce que sait faire la concurrence. Alors techniquement, c’est dommage, mais la mesure de Delta E2000 moyen de 4.34 est certes au-dessus des 3 (score à partir duquel l’œil humain ne fait plus la différence dans la fidélité des couleurs), mais elle reste très légèrement sous la barre des 5, résultat tout à fait acceptable. Mais si vous en conviendrez, lorsqu’on regarder le graphique des mesures, sur certaines couleurs… ça fait peur ! Heureusement que ce n’est pas aussi perturbant à l’usage.
Résultats en DCI-P3
Perfectible donc sur la colorimétrie et sur la température également que nous avons mesuré, 7004K au lieu des 6500K de référence. Des couleurs un peu trop froides donc comme nous l’indiquent par ailleurs les précédentes mesures. Nous avons mesuré une luminosité moyenne de 390 nits en mode cinéma.
10/05/2020 04:00 PM
10/05/2020 09:30 AM
10/05/2020 08:00 AM
10/05/2020 09:00 AM
10/05/2020 12:00 PM
10/05/2020 02:00 PM
10/05/2020 08:00 AM
2014 © Applications françaises