Nous avons testé une version 55 pouces de la gamme Q95T de Samsung, qui intègre les meilleures technologies du constructeur avec une dalle QLED. Si la magie opère dans la plupart des situations, Samsung passe selon nous à côté du sans faute. On vous explique pourquoi.
Le QLED 4K haut de gamme en 2020
Après notre test du Samsung QE55Q80T, il est temps de nous intéresser au produit haut de gamme du constructeur à savoir le Q95T. Pour rappel, il s’agit du QLED 4K le plus performant — au-delà on trouve les modèles 8K — pour cette année 2020. Il embarque une dalle 10 bits 100 Hz qui se distingue, par exemple, de la gamme Q80T par un nombre plus important de zones de rétroéclairage.
En l’occurrence, le QE55Q80T intègre un rétroéclairage Full LED composé de 48 zones. Dans cette même taille, le QE55Q95T en contient 120 zones, permettant de facto un contrôle plus précis du rétroéclairage et donc du contraste. Un argument de taille lorsque l’on sait que le QLED offre une luminosité puissante et des couleurs éclatantes, mais des fuites de lumières pouvant aussi gâcher la fête.
Concernant le reste de la gamme, sachez que le 65 pouces intègre lui aussi un rétroéclairage 120 zones, mais que le 75 pouces en compte 160 et le 85 pouces monte à 180 zones. Autre différence de taille également entre ce Q80T et le Q95T : ce dernier est livré avec la station d’accueil One Connect qui déporte toute la connectique au plus près des autres équipements Hi-Fi et multimédia. Pour le reste, le Q95T reprend les mêmes technologies de traitement de l’image et de l’audio (quelque peu améliorées) et intègre aussi une interface HDMI 2.1. Voyons ce qu’il a dans le ventre.
Modèle | Brouillon auto |
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Fiche produit Voir le test |
Les tests ci-dessous ont été menés sur un téléviseur envoyé en test par Samsung. Les mesures ont été réalisées à l’aide d’une sonde Xrite i1 Display Pro et le logiciel Calman Business de Portrait Display.
Tout comme le Q80T, ce Q95T profite d’un pied central qui facilite l’installation sur un petit meuble, mais qui offre aussi deux autres avantages… voire trois. Le premier est que ce pied est suffisamment haut pour y loger en dessous une barre de son et ainsi occuper ce que nous qualifions « de grand vide ».
Outre cet aspect, ce pied étant assez petit, selon Samsung, cela permet de donner l’illusion aux spectateurs que la dalle « flotte » au-dessus du meuble. Un point de vue esthétique que nous ne partageons pas forcément, mais pourquoi pas. C’est en tout cas plus discret que les pieds massifs installés de chaque côté telles des équerres ou les supports qui occupent quasiment toute la largeur de l’écran. Évidemment, le boîtier One Connect peut aussi trouver sa place à cet endroit, mais il faudra alors soigner le passage des câbles pour ne pas tout gâcher.
Enfin, le troisième atout que nous lui attribuons est que, en raison de sa petite surface de portance sur le meuble, il permet de pivoter la télé plus facilement que si celle-ci était soutenue par deux pieds. Évidemment, si la base était réellement rotative (comme l’a fait Panasonic sur son TX-65HZ1000), cela aurait été un plus non négligeable. Qui sait, peut-être dans une prochaine version.
La connectique intégrée au boîtier One Connect
Au risque de nous répéter, nous sommes vraiment fans de ce boîtier One Connect qui facilite grandement la réalisation d’une installation propre. Que ce soit dans une configuration conventionnelle, sur un meuble, où le boîtier One Connect sera installé aux côtés des autres lecteurs (box TV, consoles de jeu, lecteur Blu-Ray, etc.), mais aussi — et surtout — dans le cadre d’une installation murale où seul le brin de fibre remonte à la dalle.
Un câble d’environ 5 m de long
Ce minuscule câble qui permet à la fois de transporter l’image, le son ET l’alimentation du téléviseur a toujours autant notre « admiration ». D’autant que celui-ci permet même à Samsung de transmettre de la 8K native sur ces téléviseurs. En l’occurrence pour cela, Samsung utilise un boîtier multiplexeur spécifique qui regroupe quatre signaux vidéo HDMI 2.0 identiques pour les faire ressortir en un seul signal 8K (7680 x 4320 pixels) et ses 33,1 millions de pixels. On apprécie sa conception qui le rend très discret une fois au mur et, autre point fort, Samsung n’est vraiment pas avare sur la longueur puisqu’il vous en donne pour 5 mètres environ. De quoi voir vernir.
Nous ne retrouvons pas grand-chose à redire sur les finitions de ce téléviseur. Les bordures de la dalle sont assez fines, mais le cadre est plutôt épais (2,9 cm environ) en raison notamment du puissant système de rétroéclairage pris en sandwich à l’intérieur. Un système portant l’appellation « Ultimate UHD Dimming Pro », soit une gestion précise du rétroéclairage et une puissance maximale annoncée à 2000 nits.
Samsung nous indiquait également avoir travaillé sur la gestion du rétroéclairage — qui serait encore plus fin que par le passé –, afin de mieux piloter les 120 zones de notre modèle 55 pouces. Nous avions hâte d’en vérifier le résultat, car c’est justement ce gain de précision qui aurait permis à Samsung d’intégrer moins de zones de rétroéclairage par rapport à son modèle haut de gamme de l’année dernière. En l’occurrence le Q90R pouvait monter à 480 zones contre 180 donc pour le plus grand des Q95T.
À l’occasion opposant ce Samsung QE55Q95T au LG OLED65CX, nous avions pu constater que l’image d’un téléviseur QLED est bien plus lumineuse que celle d’un OLED. À tel point qu’elle paraissait surexposée, voire cramée dans certaines portions, comme on peut le voir dans la photo ci-dessous. Attention toutefois : cette particularité tient aussi du Q95T pour lequel le pic de luminosité est tout de même annoncé pour 2000 nits. Un monstre !
Le duel opposant le Samsung Q95T et le LG OLED CX
Une impression certes légèrement amplifiée par l’appareil photo (et de la caméra) au moment où ce cliché a été pris. D’autant que dans le vif de l’action, nous n’avions pas activé le capteur de luminosité ambiante, du coup… ça pète ! Quoi qu’il en soit, dans la vraie vie, l’affichage QLED paraît bel et bien moins chaleur et doux que celui dispensé par la technologie OLED. Surtout en mode jeu.
Alors s’il nous faut garder cela en tête, il ne nous faut pas oublier non plus que Samsung truste la première place des vendeurs de télé dans le monde depuis des années. La preuve que les clients — on vous l’accorde, qui ne sont pas tous de grands cinéphiles — sont sensibles à « l’effet waouh » que provoque cette technologie QLED. Pour autant vous allez le voir, notre verdict à l’égard de ce QE55Q95T est plus mitigé que d’habitude.
Au premier regard, c’est piqué, dynamique, fluide — parfois un peu moins en mode FileMaker — et une nouvelle fois, le Quantum Processor 4K assure le spectacle. Toutefois, plus on diversifie le style des contenus visionnés et plus nos réticences à l’égard des modes intelligents se confirment. Nous en avions déjà parlé lors du test du Q80T, mais la partie « intelligence artificielle » censée améliorer la qualité de l’image et du son — technologie AVA pour Active Voix Amplifier –, ne nous convainc pas franchement.
Concernant l’image, le rendu est « super boosté » trop froid, encore plus éclatant… et pas franchement utile, sauf à avoir besoin (ponctuellement on l’espère) d’une telle ressource lumineuse si le téléviseur est installé dans une pièce inondée de lumière. Le cas échéant, il faudra composer avec les défauts qu’engendre ce coup de boost. En l’occurrence, la surexposition des couleurs et le suréchantillonnage des détails provoquent rapidement du bruit numérique ou mettent en valeur les artefacts de compression. Bref, on passe notre tour.
Heureusement, il est possible de profiter de la technologie audio AVA, sans activer le mode « intelligent » de la vidéo. L’AVA fait, comme son nom l’indique, ressortir les voix par le biais d’un ajustement des fréquences sur égaliseur. Une petite astuce donc qui tient plus d’une configuration assez basique que d’une réelle performance technique selon nous.
Quoi qu’il en soit, le système audio ne manque pas de ressource et l’équilibre entre les médiums et les basses semble plutôt bien respecté. Le système audio sait produire les explosions, mais il sait aussi se montrer chaleureux quand il le faut. En revanche, sur ce modèle 55 pouces, on n’identifie pas bien les autres atouts de l’AVA, à savoir la capacité de reproduire la scène acoustique pour que l’utilisateur perçoivent d’où provient le son dans l’image, pas plus que l’impact du réglage du volume en fonction du bruit dans la pièce. Peut-être ne sommes-nous pas assez bruyants, mais il ne nous est pas encore venu à l’esprit d’utiliser le batteur en cuisine et passer l’aspirateur tout en regardant un film.
Pour en revenir à l’image, nos séquences de test sous Marco Polo nous rappellent que chez Samsung, il n’y a pas de Dolby Vision. Du coup il faut s’en passer, mais la reproduction des scènes en HDR reste très agréable. Le filtre QLC fait le job avec une réduction des reflets, mais les fuites de lumière sont toujours bien là et bien perceptibles lorsque les angles de vision s’en mêlent. Heureusement le capteur de luminosité ambiante évite que le rétroéclairage n’en fasse trop. D’ailleurs, nous recommandons vraiment de laisser ce capteur activé, notamment pour limiter aussi les fuites de lumière dans l’affichage des sous-titres.
Il faut prendre un peu d’angle pour distinguer des halos lumineux.
Quant à la promesse de Samsung, qui évoquait avoir travaillé sur la gestion électrique du rétroéclairage pour affiner encore la précision, il nous est difficile d’affirmer que la promesse d’une amélioration de 20 % est tenue. Sans élément de comparaison direct avec un ancien modèle, on ne peut que valider la qualité d’image et les contrastes qui peuvent monter très haut en couleur lorsqu’on regarde un film d’animation par exemple. Quoi qu’il en soit, sous la boucle de démo de Méridian, les effets de halo lumineux sont toujours perceptibles, mais moins que sur le Samsung Q80T et bien moins que sur le Sony KD-75XH95.
Ce que nous avons là sous les yeux nous pousse à adhérer, ou en tout cas à valider la promesse faite par Samsung, à savoir celle de produire des noirs profonds et des contrastes maîtrisés avec moins de zones lumineuses physiques. En effet, même si ce Q95T ne compte que 120 zones contre 480 zones pour le Q90R, il n’a visiblement pas grand-chose à lui envier. Mais maîtriser ce sujet notamment grâce à l’aide du filtre QLC (voir plus bas) n’est pas synonyme pour autant d’une image parfaite.
Quand ça ne veut pas… ça ne veut pas. Comme nous le disions plus avant, notre verdict est plus mitigé que d’habitude à l’égard de ce Q95T. Au cours de la procédure de mesures que nous pratiquons toujours à l’occasion des tests de téléviseur, ce modèle nous aura donné du fil à retordre. Pas sur la première vague de mesures qui s’est très bien passée, mais sur la seconde. Explications.
Mesures SDR Mode cinéma
En effet, comme on peut le voir sur les captures ci-dessus, les résultats obtenus sous l’espace colorimétrique REC.709 sont excellents. Les Delta E 2000 moyens mesurés, que ce soit en mode cinéma (1,9) ou en mode Film Maker (1,75) sont parfaits ! D’ailleurs, toujours selon ces mêmes graphiques, on peut dire que ces deux modes sont sensiblement calibrés de la même manière. La différence se joue alors (sans doute) dans les moteurs de compensation de mouvements et quelques autres subtilités supposées rendre l’image plus fidèle aux souhaits des réalisateurs, directeurs de la photo, etc.
Dans ces deux modes, on perçoit aussi très bien l’un des travers de la techno QLED, à savoir une dominante de bleu avec une température qui s’établit au-delà des 7000 K, au lieu de 6500 K pour la valeur de référence. En revanche, on peut noter aussi que la luminosité dans ces modes est calibrée de la sorte qu’elle se situe aux alentours des 200 cd/m² (en mode SDR). Que le capteur de luminosité ambiante soit activé ou non, cela ne change rien. Voilà une autre raison de laisser ce capteur allumé, car il se peut que lorsque la pièce sera très bien éclairée, alors ce téléviseur ira puiser dans la réserve dont il dispose.
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