Sony continue sur sa lancée des smartphones avec un écran au ratio 21:9. C'est donc sur le milieu de gamme que le Sony Xperia 10 II vient tenter de s'imposer face à la concurrence chinoise. Mais en a-t-il les épaules ? La réponse dans notre test complet.
Sony Xperia 10 II // Source : Frandroid
Aux côtés de son Xperia 1 II au nom qui en a fait rire certaines, Sony a également dévoilé le Xperia 10 II, une variante bien plus abordable annoncée à 369 euros. Il s’inscrit donc dans le milieu de gamme et fait figure d’OVNI avec son gabarit à la fois compact en largeur et étiré en hauteur. Nous l’avons justement testé en long et en large pour vous en livrer notre avis détaillé.
Ce test a été réalisé avec un smartphone qui nous a été temporairement prêté par Sony.
Modèle | Sony Xperia 10 II |
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Version de l'OS | Android 10 Q |
Interface constructeur | Android Stock |
Taille d'écran | 6.0 pouces |
Définition | 2520 x 1080 pixels |
Densité de pixels | 457 ppp |
Technologie | OLED |
SoC | Snapdragon 665 |
Puce Graphique (GPU) | Adreno 610 |
Mémoire vive (RAM) | 4 Go |
Mémoire interne (flash) | 128 Go |
Appareil photo (dorsal) | Capteur 1 : 12 Mpx Capteur 2 : 8 Mpx Capteur 3 : 8 Mpx |
Appareil photo (frontal) | 8 Mpx |
Enregistrement vidéo | 4K |
Wi-Fi | Wi-Fi 5 (ac) |
Bluetooth | 5.0 |
Bandes supportées | 2100 MHz (B1), 800 MHz (B20), 1800 MHz (B3), 2600 MHz (B7), 700 MHz (B28) |
NFC | Oui |
Capteur d'empreintes | Oui |
Ports (entrées/sorties) | USB Type-C |
Batterie | 3600 mAh |
Dimensions | 69 x 157 x 8.2mm |
Poids | 151 grammes |
Couleurs | Noir, Blanc |
Prix | 369€ |
Fiche produit |
Le Sony Xperia 10 II n’est clairement pas un smartphone que l’on pourrait qualifier de « compact », et pourtant, en mains, il se veut moins imposant que certains de ses concurrents, même plus petits. Tout d’abord, sa largeur : son ratio 21:9 lui permet d’intégrer un écran de 6 pouces avec une base de seulement 69 mm, ce qui donne l’impression qu’on le tient bien en main et assure une bonne préhension du téléphone. Cela peut paraître anecdotique, mais dans certaines conditions où l’on ne souhaite surtout pas faire tomber son smartphone, c’est un avantage.
Sony Xperia 10 II // Source : Frandroid
Mais ce qui dénote tout de suite quand on prend en main le Xperia 10 II, c’est sa légèreté. Avec 151 grammes sur la balance, il joue clairement dans la catégorie des poids plume.
Malgré cela, on ne peut vraiment pas dire que ce smartphone est petit, et pour cause. Son ratio d’écran impose une hauteur de 157 mm et ses bordures sont loin d’être aussi fines que sur les standards de 2020, même dans cette gamme de prix. Pas d’encoche ou de « bulle » ici, le front du téléphone mesure approximativement 8 mm, tout comme son menton. C’est pareil sur les côtés, où il faut compter environ 4 mm entre la frontière de l’écran et l’extrémité de la coque. Ce n’est pas gênant à l’usage, mais ce n’est clairement pas un téléphone fait pour frimer : vous n’épaterez certainement pas la galerie en le sortant de votre poche.
L’unique haut-parleur est discrètement intégré à la bordure inférieure
Peu importe, le Xperia 10 II se veut avant tout agréable en main et utilitaire. Ses tranches sont bien arrondies, tout comme ses coins, promettant de ne jamais laisser de marque dans votre paume, même en le serrant fortement et on retrouve respectivement sur sa tranche haute et sur sa tranche basse un jack 3,5 mm et un port USB-C. L’unique haut-parleur est quant à lui discrètement intégré à la bordure inférieure, sous l’écran.
On pourrait donc croire que rien ne dépasse, à l’exception de la trappe pour carte SIM et carte microSD, qui s’enlève à la main sans nécessiter d’outil. C’est à la fois une bénédiction lorsque l’on a besoin de changer l’un de ces deux éléments, et une malédiction pour l’esthétisme et pour son étanchéité. Difficile en effet de faire confiance à sa certification IP65/68 avec une telle entrée d’eau potentielle en cas d’immersion involontaire.
Au-delà de cela, le Xperia 10 II reprend les codes esthétiques des smartphones haut de gamme de Sony, avec un design en verre épuré et un triple module photo agencé à la verticale dans le coin supérieur gauche. Sur le côté droit, on retrouve un bouton d’allumage qui fait également office de capteur d’empreintes, que je trouvais un peu bas au début de mon test, mais auquel on s’habitue vite, et les boutons de réglage du volume juste au-dessus, accessibles sans grande difficulté.
Attention tout de même aux traces de doigts au dos // Source : Frandroid
Autant dire que, dans les grandes lignes, le Xperia 10 II ressemble à un petit Xperia 1 II, ce qui est plutôt gage de qualité. Son revêtement étant un peu glissant lorsqu’il est posé sur une table, il a d’ailleurs fait deux mauvaises chutes sur du carrelage sans présenter le moindre dommage. C’est rassurant.
Depuis l’année dernière déjà, Sony a opté pour le format 21:9 très allongé pour ses écrans de smartphones et le Xperia 10 II ne fait pas exception. On a donc là une dalle OLED d’une définition de 2520 x 1080 pixels (Full HD+). Sur cette gamme de prix, ne vous attendez pas à un taux de rafraîchissement de plus de 60 Hz, même si on trouve du 90 Hz sur le Realme 6 Pro, c’est encore une rareté dans cette tranche tarifaire.
L’écran 21:9 du Sony Xperia 10 II // Source : Frandroid
Sony nous a habitués à des écrans somptueux sur certains de ses modèles, mais on sent que le Xperia 10 II n’a pas profité de toute l’expertise de la marque. Bien que l’OLED lui fournisse des contrastes infinis, l’écran n’affiche pas une luminosité exceptionnelle (seulement 356 cd/m² sous notre sonde), ce qui ne s’est pas montré gênant lors de notre test, mais qui pourrait s’avérer problématique pour une lisibilité en plein soleil.
De même, la calibration manque à l’appel. Avec 8700 K dans sa configuration de base et 7200 K en mode « couleurs d’origine », la température des couleurs est bien plus élevée que les 6500 K attendus. Traduction : l’image a tendance naturellement à tirer vers le bleu. Heureusement, un menu dédié dans les paramètres du téléphone permet d’ajuster la balance des blancs à la main. Sur ce point, le Xiaomi Mi 9T Pro est donc bien meilleur.
Son format « cinémascope » est particulièrement intéressant pour la navigation au quotidien ou pour scroller indéfiniment les réseaux sociaux, mais n’apporte pas beaucoup plus d’immersion sur une si petite diagonale pour les contenus multimédia vraiment adaptés au format 21:9. En revanche, sur tous les autres formats — et ils sont majoritaires, la tendance étant plutôt au 18:9 maximum –, des bandes noires assez volumineuses enserrent la vidéo de part et d’autre comme dans un étau, donnant vraiment l’impression d’avoir un tout petit écran.
Le contenu 16:9 a l’air vraiment réduit sur ce grand écran // Source : Frandroid
Le Xperia 10 II tourne nativement sous Android 10, avec le correctif de sécurité du mois de mars 2020. Ce test étant rédigé en juin, le patch a 3 mois de retard, mais ce n’est pas quelque chose de très étonnant sur du milieu de gamme, et Sony n’est pas un mauvais élève sur les mises à jour logicielles. On peut donc espérer une mise à jour vers Android 11 en début d’année 2021.
C’est l’interface très légère des smartphones Xperia qui offre à Sony cette réactivité. De base, on retrouve essentiellement les bases d’Android, avec relativement peu de modifications. On retrouve donc les habituels thème sombre système, navigation par gestes, l’écran Google Discover sur la gauche de l’écran d’accueil ou encore la parfaite intégration de l’écosystème Google, jusqu’à la présence de la barre de recherche Google Search sous le dock de l’écran principal, comme sur les Pixel.
Pour autant, le Xperia 10 II profite de quelques améliorations logicielles intéressantes. Le plus flagrant est la barre de détection latérale, une petite barre discrète sur le côté droit de l’écran permettant à la fois de faire un retour en arrière en la glissant vers le bas et d’ouvrir un menu d’applications et de paramètres rapides en double cliquant dessus. Ce n’est pas sans rappeler le menu latéral que certaines marques proposent sur des smartphones à l’écran incurvé sur les bords, comme Samsung par exemple.
Le principal avantage ici, outre le fait de ne pas avoir un écran incurvé qui induit souvent de faux positifs au niveau de la détection tactile, c’est que cette barre est entièrement personnalisable. Je la trouvais au début trop grosse et mal placée, couvrant parfois des éléments d’une page web par exemple, ou une bulle de discussion Facebook Messenger, mais après avoir réduit sa taille, augmenté sa transparence et l’avoir positionnée à un endroit plus adéquat, elle s’avère en réalité plutôt pratique.
Toute la partie applicative est également paramétrable au premier lancement. Si les applications Sony sont activées par défaut lors de l’initialisation, ne pas passer cet écran trop rapidement permet de n’avoir aucun logiciel tiers supplémentaire dès le premier démarrage. La seule application restante est Facebook, ce qui reste supportable (et désactivable à défaut de pouvoir être désinstallée complètement).
Comme dit précédemment, le capteur d’empreintes digitales se situe sur le bouton ON/OFF du téléphone, sur sa tranche. Le choix pourrait être judicieux, mais il n’est pas rare de s’y prendre à plusieurs fois pour déverrouiller son téléphone. Rarement plus de deux fois, certes, mais en 2020 on s’attend à une expérience sans le moindre accroc à ce niveau.
Le capteur d’empreintes est sur la tranche // Source : Frandroid
Le Xperia 10 II est par ailleurs dépourvu de reconnaissance faciale, même 2D. Si on comprend l’intérêt sécuritaire de ne pas intégrer une telle technologie, cela reste un manque au quotidien pour qui a déjà l’habitude d’utiliser ce genre de système.
Sur le papier, le Sony Xperia 10 II est équipé d’un Snapdragon 665 et de 4 Go de RAM, soit l’équivalent d’un Xiaomi Redmi Note 8T… aujourd’hui vendu deux fois moins cher. Ses principaux concurrents du moment sont plutôt équipés d’une puce de série 6, voire de série 8 dans le cas du Redmi 9T Pro — néanmoins vendu un peu plus cher.
Cela se ressent un peu au quotidien. Malgré une interface très légère, on sent à l’usage qu’il s’agit d’un smartphone de milieu de gamme, manquant parfois légèrement de fluidité, là où d’autres ont fait le pari de miser sur la puissance pour éviter ce genre de situation. Qu’on s’entende bien : le Xperia 10 II est largement utilisable au quotidien, mais le chargement complet d’une application un peu lourde comme Instagram peut mettre plusieurs secondes, là où c’est parfois instantané sur des appareils proposés au même prix et le passage rapide d’une application à l’autre fait parfois apparaître l’espace d’un très court instant une troisième application lancée récemment et gardée en mémoire.
Sony Xperia 10 II | Xiaomi Redmi Note 9 Pro | Realme 6 Pro | |
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SoC | Snapdragon 665 | Snapdragon 720G | Snapdragon 720G |
AnTuTu 8.x | 168 950 | 276 347 | 279 164 |
PCMark 2.0 | 6 336 | 7 704 | 10 303 |
3DMark Sling Shot Extreme | 1 132 | 2 518 | 2 523 |
3DMark Slingshot Extreme Graphics | 984 | 2 371 | 2 380 |
3DMark Slingshot Extreme Physics | 1 121 | 3 214 | 3 198 |
GFX Bench Car Chase (onscreen/offscreen) | 5,8 / 7,2 FPS | 16 / 18 FPS | 16 / 18 FPS |
GFX Bench Manhattan (onscreen/offscreen) | 15 / 19 FPS | 38 / 42 FPS | 37 / 41 FPS |
Lecture / écriture séquentielle | 296 / 176 Mo/s | 500 / 205 Mo/s | 513 / 204 Mo/s |
Lecture / écriture aléatoire | 17,1k / 15,4k | 34,4k / 29k IOPS | 40,3k / 31,8k IOPS |
Sur les benchmarks, on remarque bien cette différence avec un retard flagrant à la fois du CPU et du GPU (parfois du simple au double) par rapport à des smartphones du même prix. Clairement, les performances ne sont pas le point fort du Xperia 10 II.
Pour autant, cela permet tout de même de jouer à certains jeux de manière correcte. Arena of Valor par exemple tourne comme un charme à 60 FPS quasi constant en qualité medium. Pour peu que vous ne soyez pas particulièrement attachés aux jeux 3D très gourmands, le manque de puissance ne devrait donc pas être un défaut repoussant.
Pas de stéréo pour le Xperia 10 II, il faut se contenter d’un unique haut-parleur discrètement intégré sur la bordure inférieure. Alors que l’orifice est presque aussi grand que la largeur de l’écran, on constate cependant que le son ne sort que d’une toute petite partie sur la droite. Même à plein volume, le son manque de tonus et il est particulièrement difficile d’entendre distinctement ce qui en sort dès lors que l’on est dans un environnement un minimum bruyant.
On pourrait croire que le haut-parleur est grand, mais non // Source : Frandroid
La balance n’est pas parfaite non plus avec un léger grésillement sur les médiums, un manque de basses flagrant et des aiguës peu définies.
Clairement, il vaut mieux lui profiter un bon casque audio, d’autant que le Xperia 10 II possède une sortie jack et que, Sony oblige, il est compatible avec le LDAC pour une bonne transmission avec les casques sans fil embarquant ce codec propriétaire — et l’aptX HD et l’AAC pour les autres. Notons qu’il profite en outre du DSEE HX, un algorithme de la marque permettant de restaurer du détail sur les fichiers compressés que l’on trouve actuellement sur la majorité des services de streaming audio.
L’appareil photo du Xperia 10 II se compose de trois modules à l’arrière :
Notons tout d’abord que l’application de Sony n’est pas la plus simple à prendre en main qui existe. On peut glisser facilement de la photo à la vidéo ou accéder rapidement à certaines options (flash, bokeh, format, luminosité et température), mais les icônes ne sont pas toujours claires et il faut essayer pour savoir à quoi elles correspondent vraiment. Il y a bien un bouton « mode » permettant de passer en mode nuit, édition de selfie, mode panoramique ou encore en manuel, mais là encore toutes les options ne sont pas clairement explicitées.
Modules photo Sony Xperia 10 II // Source : Frandroid
Pour la qualité des photos en elle-même, on est bien loin de ce que peut proposer un Pixel 3a, sorti l’année dernière à un prix à peu près équivalent (mais toujours une référence aujourd’hui). Le Xperia 10 II peine également à lutter contre sa concurrence directe et si la reproduction des couleurs est plutôt fidèle (mais manque de vibrance selon les conditions), la zone de mise au point est difficile à gérer (surtout avec le zoom x2 qui nécessite d’être plutôt éloigné du sujet) et la luminosité est difficile à doser pour éclairer le sujet sans brûler les zones trop lumineuses. Comme souvent chez Sony, l’algorithme ne suit pas et on aimerait un mode HDR plus efficace pour éviter ces mauvaises surprises.
Photos objectif principal :
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