Avec le ZV-1, Sony est le premier fabricant à proposer de manière aussi explicite un appareil destiné aux vloggeurs de tout poil. La promesse du fabricant japonais est alléchante : proposer à ce public en plein boum habitué à l’usage du smartphone une qualité d’enregistrement nettement supérieure, sans renier sur la simplicité d’usage. Voyons donc si ce petit Sony ZV-1 est à la hauteur de cette grande ambition.
Le Sony ZV-1 // crédit : Frandroid
Sony ZV-1 | |
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Capteur | 20 MP, CMOS, 1 pouce |
Objectif | équivalent 24 - 70 mm (f/1,8 - f/2,8) |
Écran | 7,5 cm, pivotable à 176 degrés, LCD TFT, 921 600 points |
Viseur | Sans |
Sensibilité | 100 - 12 800 ISO |
Rafale | 24 images par seconde en élevé, 10 images par seconde en moyenne |
Vidéo | Jusqu'à 4K à 30 images par seconde |
Mémoire | SDXC/SDHC/SD |
Poids | 294 g |
Ce test a été réalisé avec un appareil qui nous a été prêté par Sony
Sur le Sony ZV-1, on retrouve à la gauche du capot supérieur la traditionnelle griffe porte-accessoire et, en allant vers la droite, un micro plus imposant qu’à l’accoutumée au-dessus de l’objectif, puis les boutons On/Off et Mode. Ce dernier remplace le traditionnel barillet et si son intégration permet de gagner en compacité, son usage n’offre pas tout à fait la même réactivité et sa proximité avec la touche de mise sous tension peut conduire à des erreurs de manipulation dommageables (dans l’urgence il m’est arrivé plusieurs fois d’éteindre l’appareil par erreur et de rater ma prise de vue). Le déclencheur photo entouré du sélecteur permettant de zoomer est placé plus vers l’avant et on retrouve à sa droite les touches du mode bokeh switch (également personnalisables, nous y reviendrons) et le déclencheur d’enregistrement vidéo. Son repositionnement à cet endroit se révèle plus pratique à l’usage que sur la face arrière.
Le haut du Sony ZV-1 // crédit : Frandroid
Sur cette dernière, on retrouve classiquement l’écran. Ici il est monté sur une rotule qui permet de l’orienter dans des positions très variées, nous apprécions ce choix qui marque l’orientation vidéo du ZV-1, et qui peut également se révéler très utile en photo.
L’écran pivotable du Sony ZV-1 // crédit : Frandroid
À sa droite ont été placées les touches « Fn » (qui agissent comme un menu rapide permettant d’accéder rapidement aux principaux réglages), « Menu » et une roue crantée permettant de modifier les paramètres, de naviguer dans les menus et d’accéder à plusieurs fonctions. Les touches « lecture » et le second bouton personnalisable (C2)/suppression des images sont positionnés dessous.
L’écran masqué du Sony ZV-1 // crédit : Frandroid
Les choix optiques traduisent également un niveau élevé d’exigence. Ils reprennent ceux du RX100 V et se matérialisent donc sous la forme d’un objectif d’amplitude certes modeste (zoom x3, équivalent à un 24-70 mm en 24×36), mais très lumineux (f/1,8-2,8) afin de favoriser la sensibilité de l’ensemble ainsi que la possibilité de réaliser des images aux arrière-plans flous.
L’objectif du Sony ZV-1 // crédit : Frandroid
Un filtre ND, qui permet de diminuer la quantité de lumière qui traverse l’objectif, est également disponible et permet justement de favoriser le floutage de l’arrière-plan, y compris lorsque la luminosité est importante. Ça peut sembler anecdotique, mais en pratique c’est très utile lorsque la luminosité d’une scène devient trop importante.
Si la partie image est soignée, le son n’est pas en reste. Le micro stéréo interne a ainsi fait l’objet d’une conception particulière : contrairement aux traditionnels modules omnidirectionnels qui équipent classiquement les APN (et qui captent par définition le son provenant de toutes les directions), celui-ci favorise le son qui provient de la zone qui fait face à l’objectif (et donc un éventuel intervenant qui parlerait face caméra).
Le Sony ZV-1 // crédit : Frandroid
En pratique, ça fonctionne bien. Par contre, il conserve une présence marquée de l’ambiance en extérieur qui pourra correspondre aux désirs de certains, mais pas forcément à tous les usages. Ceux qui souhaitent vraiment une bonne isolation de la voix d’un éventuel intervenant seront peut-être contraints d’utiliser un micro externe en extérieur. Saluons tout de même l’attention de Sony qui fournit d’origine une bonnette qui le protège efficacement contre le vent, une première sur un compact expert.
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La bonnette du Sony ZV-1 // crédit : Frandroid
Enfin, une fonction supplémentaire de réduction du bruit du vent est disponible et vient efficacement compléter l’ensemble, comme on y reviendra plus tard.
Du point de vie connectique enfin, les utilisateurs disposent d’une griffe porte-accessoire compatible avec les technologies propriétaires avancées de Sony (pour les flashes et les micros notamment), d’une entrée mini-jack (3,5 pouces) stéréo, d’une prise micro-USB 2.0 et d’une sortie micro-HDMI. Seul vrai manque au tableau, une sortie mini-jack permettant de brancher un casque afin de contrôler la prise de son aurait été la bienvenue sur un boitier orienté vers la vidéo.
Il y a néanmoins un revers à la médaille : l’orientation vidéo du ZV-1 a conduit à l’absence de viseur et de flash intégré, deux éléments très pratiques en photo. Plus gênant : comme sur la gamme RX100 dont le ZV-1 reprend la batterie, l’autonomie de la batterie est limitée. Annoncée pour 260 photos (norme CIPA) et 130 minutes de vidéo, elle a assuré en pratique lors de ce test environ deux heures de prise de vue mixte (photo/vidéo). Pour un boitier orienté vers la vidéo, traditionnellement plus énergivore que la photo, son autonomie est donc très limitée.
C’est d’autant plus dommageable que, cédant à certains de ses vieux démons en matière de politique commerciale, Sony a fait le choix de ne pas fournir de chargeur externe, mais seulement un câble au format micro-USB. Les vidéastes dont l’usage excède les courtes interventions destinées aux réseaux sociaux devront donc en acquérir un en plus des batteries supplémentaires.
Le grip du Sony ZV-1 // crédit : Frandroid
Les fonctions tactiles de l’écran étant limitées (comme sur d’autres modèles du fabricant), le pilotage du ZV-1 est principalement assuré grâce aux touches décrites plus haut. En pratique c’est efficace et les amateurs pourront se contenter des modes de prise de vue automatiques dits « intelligents » qui donnent de bons résultats. Les non spécialistes qui souhaitent malgré tout disposer d’une bonne qualité d’image ne sont donc pas oubliés, comme en atteste également la présence de la touche « Fn » (qui permet d’accéder aux principaux réglages rapidement) ou la fonction bokeh switch permettant de renforcer facilement le caractère flou d’un arrière plan.
Les utilisateurs plus chevronnés apprécieront la possibilité de paramétrer plusieurs des boutons (5 au total) afin de personnaliser le pilotage de l’appareil, un signe supplémentaire que le ZV-1 n’est pas seulement destiné aux amateurs. Signalons tout de même que pour un véritable usage expert, en photo comme en vidéo, il manque une seconde molette de réglage permettant le réglage de l’ouverture pendant que la roue crantée permet celui de la vitesse d’obturation (ou vice-versa).
De la même manière, les menus sont touffus et, si les vidéastes chevronnés devraient y trouver leur bonheur, les néophytes n’y comprendront pas tout. La possibilité de paramétrer un menu personnalisé regroupant seulement les fonctions adaptées à la pratique de chacun est donc bienvenue et permet de simplifier la navigation, à condition de passer un peu de temps à choisir les possibilités que chacun souhaite avoir à disposition rapidement.
Le ZV-1 propose le même couple capteur Exmor RS 1 pouce de 20 Mpix/processeur Bionz-X de dernière génération que les RX100 les plus récents. Sans surprise, la qualité d’image est donc au rendez-vous. Le rendu des images est à la fois équilibré et flatteur et c’est en mode automatique « intelligent » que j’ai le plus souvent opéré afin de vérifier si la promesse pour les non spécialistes de disposer d’une qualité d’image supérieure était accomplie. Globalement, le contrat est donc rempli de ce point de vue.
Photo prise avec le Sony ZV-1
En effet, fort de l’expérience acquise à travers les multiples générations de RX100, l’appareil propose une belle montée en sensibilité pour un compact. En raison de l’orientation vidéo du boitier et du caractère connu des performances du capteur de Sony, nous affichons ici les détails à 100 % des fichiers jpeg en qualité maximale issus directement de l’appareil sans autre intervention de ma part qu’un recadrage sur la zone test.
Les automatismes assurent par ailleurs correctement leur office, avec notamment un traitement des couleurs flatteur, qui reste assez équilibré et un comportement global de bon niveau, même lorsque les conditions ne sont pas idéales comme en contre-jour). L’appareil repère bien les différentes situations afin de s’adapter et indique à l’utilisateur dans quel mode il fonctionne.
Photo prise avec le Sony ZV-1
Grâce à la luminosité importante de l’objectif, à la présence d’un filtre ND, et à la taille relativement grande du capteur (1 pouce), le mode Bokeh switch permet de sélectionner automatiquement les réglages nécessaires afin de réduire la profondeur de champ (et donc la netteté de l’arrière-plan). Le terme bokeh désigne les arrière-plans flous qui caractérisent souvent dans l’imaginaire les images « pro ». C’est cet effet que l’on va souvent retrouver, de manière logicielle et non pas optique, avec le mode portrait des appareils photo de smartphone. À l’usage cette fonction, disponible en photo comme en vidéo, qui pourrait relever du simple gadget est assez efficace et très facile à utiliser : il suffit d’appuyer sur le bouton dédié pour l’enclencher, le boitier fait le reste (il ouvre le diaphragme et enclenche le filtre ND si nécessaire).
La liste de formats d’enregistrement proposés est foisonnante : on y trouve pêle-mêle l’UHD (souvent improprement appelé « 4K ») aux cadences de 25 ou 30p et au débit de 60 Mb/s ou 100 Mb/s (ce dernier est réservé aux cartes très rapides), et le Full HD à des cadences variant de 25p à 120p (en passant par le 50 ou 60i) au débit 50, 60 ou 100 MB/s.
C’est le moment d’un petit point technique sur 3 éléments basiques, mais essentiels :
Malgré une variété appréciable de formats, on peut noter l’absence d’une cadence UHD supérieure aux standards minimaux de 25 ou 30 i/s. Certes, les vloggeurs n’en font pas un usage quotidien et leur norme est plutôt le full HD, mais les vidéastes experts en manque de compacité auraient grandement apprécié un mode 50 ou 60p. C’est d’autant plus dommage que de nombreuses fonctions leur sont par ailleurs proposées.
Parmi les très bonnes idées des ingénieurs Sony, la présence d’un mode générant des ralentis sans avoir besoin de passer par un logiciel de montage à des cadences impressionnantes sur le papier attire l’attention. Ce mode « HFR » permet d’enregistrer des vidéos à 250, 500 voire 1000 images par seconde, soit la vitesse proposée par les caméras professionnelles dédiées. Voilà pour la théorie.
En pratique l’usage comme les résultats sont beaucoup moins attrayants. La mise en œuvre est tout d’abord très contraignante : tous les réglages (y compris la mise au point) sont à calibrer au préalable et il est impossible de les faire varier pendant l’enregistrement. Or, au ralenti, le moindre défaut saute aux yeux, et il est impossible de corriger la moindre évolution de la scène pendant le court enregistrement. C’est d’autant plus dommageable que la réactivité du boitier dans ce mode, apparemment un peu trop lourd à gérer pour son processeur, est pour le moins limitée. Autre élément : le buffer est vite saturé, l’enregistrement est donc très court et son déchargement assez long avec une carte standard, un temps pendant lequel le boitier est indisponible. L’usage demande donc à la fois beaucoup d’anticipation et un certain self control pour ne pas s’énerver devant les nombreuses scènes à côté desquelles passe l’utilisateur en raison de ces contraintes. La perte de l’autofocus notamment est vraiment pesante, car réaliser des ralentis de sujets par définition en mouvement dans ce genre d’exercice est vraiment compliqué. La vidéo suivante montre comment un beau ralenti est gâché par une absence de suivi du point sur le sujet.
19/06/2020 06:00 PM
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