Six mois après le lancement du Poco X3, Xiaomi a officialisé la commercialisation du Poco X3 Pro. Qu’apporte-t-il de plus ? Réponse dans ce test complet.
Xiaomi a multiplié les annonces de smartphones fin mars. Parmi eux, un certain Poco X3 Pro, itération plus aboutie du Poco X3 classique sorti en septembre 2020. Ici, le constructeur chinois a repris la base technique de ce dernier en y ajoutant un processeur plus puissant et une configuration photo différente.
Pour le reste, le Poco X3 Pro ressemble peu ou prou à son prédécesseur pour quelques dizaines d’euros supplémentaires. Vaut-il le coup de tomber entre vos mains ? A-t-il les armes nécessaires pour rivaliser avec la féroce concurrente de son segment ? Autant de questions auxquelles nous répondons dans ce test.
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Modèle | Xiaomi Poco X3 Pro |
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Version de l'OS | Android 11 |
Interface constructeur | MIUI |
Taille d'écran | 6.67 pouces |
Définition | 2400 x 1080 pixels |
Technologie | LCD |
SoC | Snapdragon 860 |
Puce Graphique (GPU) | Qualcomm Adreno 640 |
Mémoire vive (RAM) | 6 Go, 8 Go |
Mémoire interne (flash) | 128 Go, 256 Go |
Appareil photo (dorsal) | Capteur 1 : 48 Mpx Capteur 2 : 8 Mpx Capteur 3 : 2 Mpx Capteur 4 : 2 Mpx |
Appareil photo (frontal) | 20 Mpx |
Enregistrement vidéo | 4K@30 IPS |
Wi-Fi | Wi-Fi 5 (ac) |
Bluetooth | 5.0 |
5G | Non |
NFC | Oui |
Capteur d'empreintes | Oui |
Ports (entrées/sorties) | USB Type-C |
Batterie | 5160 mAh |
Dimensions | 76.8 x 165.3 x 9.4mm |
Poids | 215 grammes |
Couleurs | Noir, Bronze, Bleu |
Prix | 299 € |
Fiche produit |
Ce test a été réalisé à partir d’un exemplaire prêté par la marque.
Prenez le Poco X3, posez le à côté du Poco X3 Pro, intervertissez les deux appareils les yeux fermés et tentez de deviner lequel appartient à quelle gamme. Cet exercice devrait s’avérer très compliqué au regard des multiples ressemblances observées entre les deux téléphones. Visuellement, le Poco X3 Pro n’est en fait qu’un Poco X3 avec un nom légèrement revisité.
Débutons par le sujet qui fâche : la façade arrière, qui reste telle quelle. C’est dommage, car elle ne nous avait pas convaincus l’an passé. Les quatre capteurs photo et le flash sont disposés dans un module rectangulaire aux deux côtés (droit et gauche) arqués. Le tout surplombe un motif rond et entraîne un manque d’harmonie flagrant.
Le dos arbore encore et toujours une large bande centrale avec un effet visuel strié — mais lisse au toucher –, accompagné d’un logo Poco ostensible. Aussi, le module photo se montre protubérant, sans pour autant rendre le téléphone bancal une fois posé à plat. Toujours bon à prendre.
Le Xiaomi Poco X3 Pro ne fait pas dans la finesse avec son épaisseur de 9,4 mm, sa largeur de 76.8 mm et son poids de 215 grammes, ce qui le situe dans la moyenne haute des smartphones au niveau de ces mensurations. Cela joue forcément sur la prise en main, qui s’avère correct grâce à ses bords arrondis, mais pas non plus parfaite.
À l’avant, son écran plat accueille des bordures relativement épaisses — surtout au niveau du menton — et un poinçon central pour la caméra. Du classique de chez classique. Le bouton d’alimentation se niche toujours dans un petit renfoncement sur la tranche droite. Sous ce renfoncement se cache le capteur d’empreintes digitales.
Au-dessus, les boutons de volume se placent un poil trop haut pour les petits doigts. Terminons avec la tranche inférieure, qui accueille la prise jack, la sortie USB-C et un haut-parleur. Sur la tranche gauche, vous trouverez un emplacement hybride pour insérer deux cartes SIM, ou une carte SIM et une carte MicroSD.
La fiche produit envoyée à la rédaction ne mentionne aucune protection contre l’eau et la poussière. La dalle se pare cependant d’un verre de protection Gorilla Glass 6 pour se prémunir des rayures.
L’un des principaux atouts du Xiaomi Poco X3 s’invite bien évidemment sur le Poco X3 Pro : le fameux écran de 120 Hz, qui apporte un confort visuel et une fluidité très agréable au quotidien. À titre personnel, je considère ce mode comme un gros point fort. Sachez aussi qu’un taux de rafraîchissement aussi élevé est assez rare pour le souligner sur un smartphone vendu entre 250 et 300 euros.
Mais à la différence d’il y a six mois, la concurrence s’est depuis organisée et le Redmi Note 10 Pro (vendu 300 euros) et le Xiaomi Mi 10T Lite profitent lui aussi d’une fréquence de 120 Hz. En somme, la gamme Poxo X3 et X3 Pro n’a plus l’exclusivité sur cette option toujours très appréciable. Cette fréquence est aussi adaptative, et varie donc selon vos usages du moment.
Pour le reste, l’écran du téléphone n’évolue pas vraiment d’une génération à une autre. D’une diagonale de 6,67 pouces, la dalle du Poco X3 Pro profite d’une définition Full HD+ de 2400 x 1080 pixels et d’une technologie d’affichage LCD. De l’OLED ne lui aurait pas fait de mal, mais le constructeur a visiblement préféré rester conservateur sur ce domaine.
D’après les mesures récoltées par notre sonde et le logiciel CalMan de Portrait Displays, l’écran du Poco X3 Pro profite d’une luminosité de 465 cd/m² somme toute satisfaisante, mais pas non plus flamboyante. Le téléphone se situe grosso modo dans la moyenne.
Son contraste de 1330:1 le place parmi les très bons élèves — pour les écrans LCD. Les paramètres du téléphone permettent de régler plusieurs options d’affichage au niveau des couleurs. Le mode saturé, par exemple, a tendance à énormément tirer le bleu avec sa température de 8190 K, lorsque l’idéal se situe à 6500 K.
Le Poco X3 Pro apporte une palette relativement large de couleurs en couvrant 126 % de l’espace sRGB et 84 % celui du DCI-P3, plus complexe à gérer. Des résultats très similaires à ceux du Poco X3. De son côté, le Delta E moyen sur le DCI P3 s’envole à 6,37, lorsque l’indice de référence se situe autour de 3. Les blancs et le cyan sont complètement dénaturés.
En mode standard, qui s’est avéré fade à nos yeux, le Delta E chute à 3,74 et affiche donc des couleurs plus en adéquation avec la réalité. Sa température de 6270 K se rapproche aussi des 6500 K souhaités, mais tire très légèrement vers le rouge. En clair, nous vous conseillons plus simplement d’utiliser le mode auto qui adapte les couleurs à la luminosité ambiante.
Durant un instant, l’interface logicielle MIUI nous a donné de beaux espoirs. L’espoir que l’antivirus qui s’active après le téléchargement d’une application avait disparu. La publicité avec. Cet espoir a duré deux jours, avant que ledit antivirus ne refasse surface.
C’est regrettable, car il constitue un défaut régulièrement critiqué. Heureusement, l’antivirus en question peut être désactivé dans les paramètres. Mais il aurait intéressant que Xiaomi franchisse le cap en le retirant définitivement de son interface.
Sinon, MIUI 12 tournant sous Android 11 conserve son identité forte et apporte un degré de personnalisations toujours aussi intéressant.
Outre le mode sombre natif et la navigation par gestes, vous pourrez aussi jouer avec les effets de transition pour basculer d’une fenêtre à une autre, modifier le pack d’icônes d’application, gérer la transparence (ou l’opacité, c’est selon) du tiroir d’applications, ajuster la taille des applications ou bien changer la mise en page des apps (3×3, 4×4 ou 5×5).
Le centre de contrôle inspiré d’iOS se montre toujours efficace et agréable à utiliser. Vous pouvez y ajouter votre domotique, comme des ampoules connectées par exemple, pour les contrôler directement à partir du menu déroulant. Ajoutez à ça une pléthore de paramètres rapides. Aussi pratique qu’intuitif.
La gamme Poco ne fait pas figure d’exception en matière de bloatwares (les fameuses applications préinstallées) : le Poco X3 Pro y a aussi le droit. Les TikTok, Agoda, eBay, Boutique Amazon et Mi Vidéo en font partie, mais le nombre global de bloatwares est inférieur par rapport à un appareil Redmi.
Les amateurs de contenus en qualité HD seront ravis d’apprendre que la certification Widevine L1 est de mise. Vous n’aurez donc aucun problème à regarder un film ou une série avec une bonne définition sur les plateformes SVOD comme Netflix ou Disney+, par exemple. Je n’ai enfin remarqué aucun problème avec le capteur d’empreintes digitales : fluidité et réactivité sont au rendez-vous.
S’il y a bien une chose que l’on ne cessera de vous répéter, c’est de vous méfier du trop grand nombre de capteurs photo de certains téléphones. La multiplication des objectifs n’apporte pas toujours pas la polyvalence espérée. Pour son Poco X3 Pro, Xiaomi n’a une fois de plus pas fait dans la demi-mesure :
Par chance, les conditions lumineuses parisiennes ont été optimales durant nos tests. Le capteur principal tire son épingle du jeu la majorité du temps, sans pour autant rendre une copie parfaite. Premier constat : dans certaines situations, la saturation semble avoir été un poil trop poussée. C’est notamment le cas au niveau de la pelouse verte du bois de Vincennes.
Deuxième constat : la gestion des fortes sources lumineuses en pleine journée — le soleil en l’occurrence — est perfectible. La photo de la mairie de Paris profite malheureusement d’un effet lens flare qui gâche le cliché. Si le piqué global se montre à la hauteur, les bords de certaines images (place de la Bastille, à titre d’exemple) perdent cependant en netteté.
Pour aller plus loin
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La scène de la ligne de tram n’est pas exempte de tout reproche en matière de dynamique : beaucoup d’éléments situés sur la partie gauche de la photo se retrouvent plongés dans l’obscurité. En revanche, le ciel a bien été restitué. On pourrait croire que non au regard de sa teinte blanchâtre, qui est en fait due au mélange du soleil et de la pollution.
Globalement, les photos restent justes et tout à fait exploitables. Sauf que le capteur principal du Xiaomi Poco X3 Pro montre rapidement ses limites, et ne constitue pas le gros point fort de ce téléphone.
08/04/2021 02:00 PM
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