Ecobee, fabricant de thermostats connectés, refuse de se plier aux exigences d'Amazon. Un témoigne qui met en évidence ce que subissent des centaines, et certainement des milliers, de partenaires d'Amazon.
Afin de pouvoir utiliser l’assistant Alexa d’Amazon, les développeurs et entreprises doivent respecter une certaine quantité de clauses. Parmi ces exigences, le partage de données plus ou moins personnelles est évidemment un des sujets qui sont les plus sensibles. La startup Ecobee a décidé d’évoquer publiquement les pressions subies de la part du géant de l’e-commerce pour récupérer les données personnelles de ses clients.
Ecobee est une entreprise qui fabrique des thermostats intelligents. Leurs produits sont connectés et sont dotés de l’assistant vocal Alexa. Pour pouvoir travailler avec Amazon et intégrer Alexa, les partenaires d’Amazon doivent respecter évidemment des conditions générales. Dans ces conditions générales, Amazon exigence, entre autres, le partage des données recueillies par les objets connectés de la startup. Ecobee transmet quelques données d’utilisation à Amazon, ce qui est insuffisant aux yeux d’Amazon.
Le bras de fer avec Amazon a commencé il y a plusieurs mois, Ecobee refuse de transmettre toutes les données demandées. Côté Amazon, ces données pourraient servir à connaître en permanence l’état des appareils Ecobee, mais aussi la température de la pièce dans laquelle ces thermostats étaient installés ou encore l’heure de la dernière ouverture des portes du garage de leur détenteur. Amazon réclame à Ecobee le partage de ces fameuses données. Selon la firme, la réception de ces données personnelles permettra de mieux cerner les demandes de leurs clients lorsqu’ils se rendent sur le site d’e-commerce et ainsi proposer des produits plus pertinents au cours de leurs recherches. Ce qui ne convient pas à Ecobee, et ce n’est pas la seule entreprise dans ce cas.
Selon le Wall Street Journal, cela fait plus d’un an que des centaines d’entreprises subissent les multiples pressions de l’entreprise créée par Jeff Bezos. Le géant de l’e-commerce a déjà menacé Ecobee de ne pas intégrer leurs thermostats connectés lors de l’événement commercial Prime Day ou encore de bloquer les futures mises à jour d’Alexa, pénalisant ainsi leurs clients d’Ecobee.
Malgré les pressions subies, la startup continue de refuser de communiquer ces données craignant qu’Amazon accède à des données vraiment trop personnelles. Andie Weissman, la porte-parole d’Ecobee, explique que la situation n’est pas totalement bloquée, il a récemment déclaré « que les négociations se poursuivent et qu’Amazon continue d’être un partenaire apprécié d’Ecobee ».
Ce n’est pas la première fois qu’Amazon exerce ce type de pression. Le groupe américain a déjà fait pression auprès du service HBO Max, un service de sVOD, pour l’obliger à distribuer ses services sur Amazon Prime Channels et en plus, de prolonger la date de validité de son contrat Amazon Web Services. Il y a, de plus en plus, de témoignages sur Amazon d’e-commerçants qui se retrouvent avec des produits copiés par la marque Amazon Basics. Un problème lorsque l’on sait qu’Amazon connaît parfaitement les chiffres de ventes de ses partenaires commerçants. Ce ne sont pas les seules pratiques critiquées, le groupe américain met en place des relations d’indépendance avec de nombreux fournisseurs et partenaires, en les forçant à utiliser sa filière logistique sous peine de voir des livraisons plus lentes de leurs marchandises.
La tactique d’Amazon consiste à tirer parti de sa position dominante dans un secteur pour obliger ses partenaires à accepter ses conditions. Ces tactiques d’Amazon vont au-delà de la vente groupée de produits et des négociations difficiles, en partie parce que la société menace de prendre des mesures punitives sur les services vitaux qu’elle offre, comme sa plateforme de vente en ligne. Malheureusement, les partenaires acquiescent souvent aux demandes d’Amazon.
Ces pratiques ont amené un groupe antitrust américain à se créer, Small Business Rising, il est composé de plusieurs industries. Ce dernier accuse la firme de Seattle de vouloir avoir le beurre et l’argent du beurre. De plus, des organismes régulateurs ont ouvert des enquêtes sur une quantité importante d’accusations antitrust des GAFA (Google, Apple, Facebook et Amazon), surtout suite à la croissance d’Amazon dans ce contexte de pandémie mondiale.
18/04/2021 06:15 PM
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