Acteur historique sur le marché des moniteurs gaming, BenQ revient avec sa gamme XL développée par sa filiale Zowie, une équipe composée de joueurs vétérans de Counter Strike. Si le fabricant proposait à l’époque les premiers écrans capables de supporter des taux de rafraichissement élevés à des définitions inférieures, il est aussi le premier à avoir lancé un moniteur de 240 Hz il y a déjà 5 ans ! La vision de Zowie n’a pas changé aujourd’hui : donner un avantage concurrentiel aux joueurs compétitifs, avec des moniteurs eSport comme ce XL2546K que nous testons ici et maintenant.
Deux visions continuent de s’opposer dans le monde du jeu vidéo : celle de la compétition et des performances, où le moindre avantage sur l’adversaire peut s’avérer décisif, et celle de l’immersion et de la contemplation qui met l’accent sur la qualité de l’affichage et des technologies comme l’HDR, le ray tracing, et ainsi de suite. Par-delà ces représentations, il faut bien admettre que les dalles IPS et VA de dernières générations se rapprochent plus que jamais des dalles TN en matière de réactivité, avec une différence bien moins marquée qu’à l’époque et un choix beaucoup plus large qui nous permet de profiter d’une belle image tout en conservant des performances de premier plan. Mais la technologie TN n’a pas dit son dernier mot, comme souhaite le démontrer BenQ avec ce moniteur Zowie XL2546K que nous examinons aujourd’hui.
Modèle | BenQ Zowie XL2546 |
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Technologie | TN |
Écran incurvé | Non |
Taille d'écran | 24.5 pouces |
Facteur de forme | 21:9 |
Définition | 1920 x 1080 pixels |
Fréquence d'affichage | 240 Hz |
Temps de réponse (gris à gris) | 1 ms |
Luminosité maximale | 320 cd/m² |
Ports HDMI | 2 |
Connecteur DisplayPort | 1 |
Haut-parleurs | Inconnu |
Poids | 11.3 kilogrammes |
Dimensions | 515 x 569 x cm |
Fiche produit Voir le test |
BenQ ne surprend guère en matière de design, avec une conception qui reprend en majeure partie les éléments des modèles antérieurs de cette gamme XL. Puisque la marque cible avant tout les performances, on retrouve un design relativement sobre, davantage porté sur la praticité que l’esthétique.
Pas de cadre fin, et encore moins borderless, pas de RGB ni de logo visible à l’avant, en sommes un moniteur sans fioritures dont les plastiques semblent toutefois bon marché et l’esthétique quelque peu dépassé par rapport à la concurrence. Les finitions du moniteur sont néanmoins à la hauteur et nous avons globalement l’impression d’être devant un produit fiable et bien construit.
Le Zowie XL2546K cherche par tous les moyens à nous éviter les distractions. On le remarque par de petites choses, comme l’absence de LED d’alimentation à l’avant, avec une alimentation interne qui évite d’avoir un bloc qui traîne au sol, ou encore par la fourniture de deux « boucliers » qui ne sont autres que des caches anti-éblouissement.
L’ensemble permet de profiter d’une ergonomie plutôt bonne pour un moniteur gaming. Les options d’ajustements sont par ailleurs assez complètes, avec la possibilité de passer facilement du mode paysage en mode portrait, un réglage d’inclinaison de – 5° à + 23 °, une rotation de 45 ° à droite comme à gauche et un réglage d’une amplitude de 15,5 cm sur la hauteur. L’installation en elle-même ne demande que peu d’espace sur le bureau, avec un support qui n’est pas trop gourmand sur la profondeur.
Pour couronner le tout, BenQ propose toujours ces fameux repères sur le socle et le pied qui maintient l’écran. Ceux-ci permettent de retrouver rapidement notre configuration favorite, une fonctionnalité qui se veut très pratique lorsque l’écran est utilisé par d’autres personnes, ou après avoir été transporté par exemple.
Le transport est d’ailleurs facilité par une poignée en métal, ce qui n’est pas de trop pour soulever les 6,2 kg de l’écran et éviter les chocs lors du déplacement. Parmi les autres petites choses dédiées à la praticité, on retrouve un repose casque dépliable, dont le plastique ne nous paraît toutefois pas des plus solides. Nous pouvons d’ailleurs faire la même remarque concernant les deux boucliers. Leurs fixations plastiques laissent à désirer et cela ne nous étonnerait guère qu’elles viennent à céder après quelques montages/démontages.
Pour en terminer avec l’ergonomie, précisons que l’OSD du moniteur est très agréable à utiliser. Les menus sont simples et encore une fois sans fioritures. Trois boutons et un joystick sont accessibles à l’arrière de l’écran sur la droite : deux dédiés à des raccourcis (choix de l’entrée vidéo et du mode d’image), et un à l’alimentation.
Comme si le joystick ne suffisait pas, Zowie ajoute ici une télécommande S-Switch à connecter au moniteur via son port micro-USB. Celle-ci est pratique, quoiqu’elle ajoute un câble et un objet sur le bureau, ce qui n’est pas toujours souhaitable. Elle permet de naviguer dans les menus, d’accéder à des commandes raccourcies, et de sélectionner rapidement trois modes d’images. ; en somme, un gadget dont nous aurions aisément pu nous passer.
La connectique de ce moniteur est logée dans un renfoncement sous le châssis et n’est pas vraiment facile à atteindre, sauf à passer l’écran en mode portrait le temps d’effectuer nos branchements. Elle regroupe trois ports HDMI 2.0, un DisplayPort 1.2 et une prise jack, mais fait l’impasse sur l’USB.
Comme avec beaucoup de moniteurs, la possibilité de passer les câbles à travers le pied est un petit plus, mais ne remplace pas un véritable système de passage de câble.
En l’absence d’HDMI 2.1, ce moniteur reste toujours la cible des joueurs PC. En outre, son prix de vente et les faiblesses de la dalle TN, notamment avec ses mauvais angles de vue, sont autant de points faibles pour les joueurs consoles.
Initié par BenQ il y a quelques années de cela, le refresh rate de 240 Hz est désormais la norme dans l’univers eSport et bon nombre d’écrans proposent aujourd’hui cela à des tarifs raisonnables. Le XL2546K à cependant d’autres atouts à faire valoir auprès des joueurs compétitifs : sa réactivité.
Les dalles TN sont en effet réputées pour être les plus réactives du marché, avec des temps de réponse qui peuvent descendre en dessous de 1 ms. C’est justement ce qu’assure BenQ avec cette dalle et son appellation « Fast Liquid Crystal » censée offrir un temps de réponse de seulement 0,5 ms. Ne disposant pas des outils nécessaires à l’évaluation de la réactivité de ce moniteur, nous avons toutefois constater que ce moniteur tient ses promesses sur ce point, en jeux bien entendu, mais aussi grâce au test de Lagom. On y perçoit une amélioration largement notable par rapport à la dalle IPS que nous utilisons habituellement et une réactivité qui semble également meilleure par rapport au moniteur Acer Predator et sa dalle TN que j’utilise uniquement pour jouer à des jeux compétitifs.
Un moniteur très réactif, mais des noirs fades, un faible contraste et de bien mauvais angles de vue
Malgré tout, selon le mode choisi, le moniteur active l’overdrive AMA (Advanced Motion Accelerator). Si celui-ci permet sans doute de gagner légèrement en réactivité, il produit également de l’overshoot dont on se passerait bien. Réglé sur « High », l’option AMA induit un reverse ghosting bien visible. Nous avons finalement préféré désactiver l’overdrive pour nos sessions sur Call Of Duty: Warzone, Apex Legends et Quake Champions.
Ce moniteur propose aussi l’insertion d’image noire (BFI) en option, une fonctionnalité ici nommée DyAc+. Celle-ci permet d’améliorer la sensation de fluidité en réduisant le flou de mouvements. La technologie DyAc+ fonctionne en effet relativement bien. À 240 fps, le motion blur est beaucoup moins prononcé lors de nos différents tests et cela peut faire la différence dans certains jeux.
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BenQ avance par exemple qu’il est plus facile de contrôler le recul des armes avec le DyAc+ activé dans Counter Strike : la position du réticule et des points d’impact, tout comme les images en arrière-plan, profite d’une meilleure visibilité, ce qui peut aider à toucher la cible avec plus de précision. Il y a néanmoins des contraintes à utiliser DyAc+ : il est prévu pour fonctionner au-delà de 100 Hz et il n’est pas possible de l’utiliser lorsque le VRR est actif. Autrement dit, il faut choisir entre FreeSync Premium / G-Sync et DyAc+.
Sur ces images, les modes FPS 1, 2, 3 et le profil destiné à Apex Legends
Pour résumer, ce XL2546K ne fait que très peu de concessions en matière de performances. Sa dalle TN est ultra-réactive, la fluidité est au rendez-vous grâce à son refresh rate de 240 Hz, et les petites choses comme DyAc+, les modes d’images adaptés à certains FPS, ou encore le Black Equalizer qui permet d’ajuster la luminosité des zones sombres de l’image pour une meilleure visibilité des détails (et donc de débusquer des ennemies qui se fondent dans le décor), sont autant d’atouts qui s’ajoutent à cette recette du moniteur de compétition par excellence. Enfin, l’input lag est relativement bas, avec une mesure à 12,3 ms à 60 Hz, valeur qui descend logiquement bien plus bas au taux de rafraichissement maximum.
Les modes d’images FPS et Gamer affichent des résultats bien éloignés de ce qu’on attend d’un écran en matière de précision, chose logique puisque ceux-ci se destinent à donner un avantage dans certains jeux ; Counter Strike pour le mode FPS1, Call Of Duty et Fortnite pour les modes FPS2 et FPS3. BenQ fournit par ailleurs un logiciel pour importer et partager des profils : XL Setting to Share. Il est ainsi possible de télécharger des profils conçus pour différents jeux, comme Apex et Valorant par exemple. Trois profils sont enregistrables sous les modes Gamer 1, 2 et 3. Les joueurs compétitifs apprécieront sans aucun doute d’avoir des modes d’images adaptés à des jeux spécifiques, bien qu’il ne soit plus question de précision colorimétrique dans ce cas.
Les modes « Standard » et « Movie » sont heureusement bien plus fidèles. On a déjà vu mieux certes, et la courbe gamma laisse à désirer avec des valeurs supérieures à la courbe de référence et une large irrégularité à partir de 80 % de luminosité, chose que nous n’avons pas réussi à corriger, Black Equalizer activé ou non. La température des couleurs affiche une moyenne à 6 419 K, proche des 6 500 K de référence, mais la courbe RGB n’est pas des plus équilibrées.
Le delta E moyen s’établit à 2,99, avec une valeur maximale à 4,9. Il ne s’agit pas de l’écran le mieux calibré du marché, mais il ne s’en sort pas trop mal avec des dérives qui sont finalement acceptables. La couverture sRGB est quasi complète, avec une mesure à 98,5 %. Sans surprise, l’espace Adobe RGB se contente d’une couverture à 76,4 %.
Le pic lumineux est très correct ; avec une valeur à 351 cd/m², l’écran est suffisamment lumineux pour être utilisé dans une pièce baignée de lumière. Le contraste est quant à lui relativement faible (1021:1), ce qui n’arrange rien à la qualité d’affichage de cette dalle TN qui produit des noirs et des nuances de gris difficiles à distinguer et présente de mauvais angles de vue.
Malgré ces faiblesses, la dalle de ce Zowie XL2546K est un excellent compagnon de jeu ! D’abord, car ces couleurs sont suffisamment vives pour restituer une image correcte, mais surtout, car que son revêtement mat est très efficace pour filtrer les reflets. La luminosité maximale est sans doute un peu trop faible pour que l’écran reste bien visible pour contrer les reflets les plus importants, mais dans ce cas les deux « boucliers » devraient remplir leur rôle.
Le prix est sans doute l’un des points faibles de cet écran. À 579 euros, il affiche en effet un tarif corsé et est l’un des moniteurs les plus onéreux dans la catégorie des dalles TN de 24 pouces, son prix tend malgré tout à baisser ces dernières semaines.
04/04/2021 12:00 PM
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